chercheur, anthropologue, pédagogue

Catégorie : Association

Rapport-synthèse du Bureau de l’Association Marcel Jousse (nov. 2015 à fév. 2016)

du 7 novembre 2015 au 13 février 2016 – rédigé par Edgard Sienaert

Sommaire :

  • Le nouveau Bureau de l’association
  • Le site www.marceljousse.com
  • Création d’un réseau de correspondants
  • Archives Marcel Jousse-Gabrielle Baron
  • Publications
  • Activités 2016

Le nouveau Bureau de l’association

Le nouveau bureau de l’Association a été élu par son assemblée générale le samedi 7 novembre 2015.

Lors de sa première réunion, à la même date, le bureau a réparti ses fonctions statutaires comme suit :

  • Edgard Sienaert : président
  • Rémy Guérinel : trésorier adjoint
  • Élisabeth d’Eudeville : secrétaire
  • Édith de Pontfarcy : administrateur
  • Thomas Marshall : secrétaire adjoint
  • Titus Jacquignon : administrateur
  • Jacques Schmitt : trésorier

Le bureau tient à rappeler le premier paragraphe des statuts de l’Association, fondée en 1968, qui en définit la raison d’être et qui doit le guider dans sa direction et décisions, à savoir :

promouvoir et développer l’étude et la diffusion fidèle de la pensée du professeur Marcel Jousse, par la connaissance de son œuvre et la continuation de ses travaux, et plus généralement de promouvoir l’étude interdisciplinaire des fondements anthropologiques des traditions orales et de toute pédagogie.”

Le bureau s’est réuni le douze décembre 2015 et le treize février 2016, et a délibéré des affaires suivantes.

Le site www.marceljousse.com

Thomas Marshall est administrateur du site, il est secondé dans cette tâche par Rémy Guérinel.

Le premier travail de Thomas a été de reprendre le contrôle sur le site qui avait été piraté. Il a été obligé en conséquence de le réinstaller entièrement. Puis il a publié l’ensemble des contenus de présentation disponibles, issus pour l’essentiel de la mission qu’il avait effectué pour l’association au premier semestre 2013. Nous vous invitons à visiter le site et à partager si vous le souhaitez vos retours à l’adresse webmaster (arobase) marceljousse.com.

Ensuite, Thomas est parvenu à ce que Google référence de nouveau le site internet. Pour qu’il apparaisse en bonne place dans les recherches des internautes, vous pouvez nous aider si vous avez vous-même un site, un blog ou une page Facebook : créez un lien vers cette adresse !

Une nouveauté : Le site est doté d’un outil permettant l’envoi de lettres d’information à un grand nombre d’adresses courriel. Toutes les personnes intéressées peuvent s’inscrire simplement via la page d’accueil du site et se désinscrire par elles-même si elles le souhaitent.

Nous sommes conscients que le site est encore bien incomplet. La rédaction de nouvelles pages et d’articles demande du temps, et une bonne connaissance des sujets. Aucune compétence particulière en matière de site web n’est requise. C’est pourquoi Thomas et Rémy font appel aux personnes volontaires pour participer à cette tâche !

Par ailleurs, la diversité des pages disponibles sur d’autres sites web quand on tape le nom « Jousse » sur Google est signe que les 2 colloques précédents et les contacts variés commencent à porter leurs fruits.

Quelques pistes envisagées pour l’amélioration du site :

  • Pour faciliter la découverte de Jousse aux néophytes, le bureau préconise de compléter par des présentations grand public, avec des thèmes attractifs et intellectuellement facile d’accès, comme l’enfant ou la pédagogie, l’araméen ancien, le paysanisme ou la méthode paysanne…
  • Il serait aussi utile d’avoir une page répondant de façon simple et concise aux questions fréquentes sur la pensée de Jousse.
    Quelles questions voudriez-vous y voir figurer ?
  • Actualiser la page Wikipédia consacrée à Jousse par un nouveau texte de présentation de Jousse, avec un lien vers l’article d’Albert Petit pour l’Encyclopedia Universalis.
  • Un carrousel d’images sur la page d’accueil.
  • Ce site est équipé pour être multilingue. La partie anglophone est à développer, par la réutilisation des anciens contenus du site d’Edgard en anglais, comme les ‘Dernières Dictées’ en anglais – ‘Memory, memorisers and memorisation in Ancient Galilee’ – directement téléchargeables. Une page d’accueil en espagnol renvoie vers les vidéo des séminaires de Gabriel Bourdin à l’Université de Mexico.
  • Publier tous les ‘plans de cours’ de Jousse sur le site.
  • Numérisation et mise en accès libre sur le site des cinq recueils de cours thématiques réalisés par Edgard sur le mimisme, le rythmisme, l’éducation globale, la mémoire et l’invisible, qui offrent une entrée plus aisée dans l’anthropologie joussienne.
  • Si c’est légalement possible, numériser « Mémoire vivante » (Éditions du Centurion) et le rendre directement accessible sur le site.

Création d’un réseau de correspondants

Afin de favoriser les contacts et les échanges, le bureau souhaite constituer un réseau de correspondants de l’Association en France et à l’étranger.
Qui peut devenir « correspondant(e) » ?

Quiconque accepte :

  • d’être identifié par le public de notre site comme une personne-ressource intéressée à des échanges autour de l’œuvre de Marcel Jousse, en fonction d’une proximité géographique, linguistique, ou de centre d’intérêt (ex : sciences du langages / pédagogie / Évangiles, etc.)
  • de tenir informé le bureau de l’association de ses initiatives, activités, qui sont en lien avec l’œuvre de Jousse.

Pour faire part de votre demande de devenir correspondant(e), il suffit de nous écrire un court texte sur vous et votre intérêt pour Jousse, accompagné d’une photo et de vos coordonnées. Après validation du bureau, cette présentation sera publiée sur le site marceljousse.com (nous ferons en sorte que les adresses courriel ne soient pas exposées au spam).

Au niveau international, nous envisageons de solliciter pour ce rôle de correspondant des chercheurs comme Haun Saussy, Université de Chicago, États-Unis ; Gabriel Bourdin Rivero, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, Mexique ; Stephanie Cawood, Free State University, Afrique du Sud ; Duoduo Xu et Francesco Perono Cacciafoco, Nanyang Technological University, Singapour ; Ondres Skovasja, Purkye University in Usti nad Labem, République Tchèque ; Muriel Roland, Université Paris 8, France…

Archives Marcel Jousse-Gabrielle Baron

Titus est en pourparlers avec la bibliothèque municipale de Lyon, qui dispose déjà d’un fonds Jousse composé majoritairement de ses livres d’hébreu et d’araméen et qui a aussi hérité du fonds Jersey et de celui des Fontaines. Il s’agit de la reprise, par la Bibliothèque Municipale de Lyon de la totalité du legs Marcel Jousse-Gabrielle Baron, à savoir cours, livres et mémoires, vidéos et disques ainsi que la correspondance.

Comme elles ne font pas partie intégrantes et directes du legs Marcel Jousse-Gabrielle Baron, les archives Pierre Scheffer ne seront pas prises en charge par l’Association. L’Association cherchant depuis longtemps à trouver une assise scientifique universitaire, il y a incompatibilité au moins actuellement, entre cette direction stratégique et la dimension religieuse de la pratique actuelle des récitatifs. Élisabeth et Édith travailleront à organiser le réseau actuel des récitatifs partir des trois groupes principaux existant.

Publications

Les CD-ROM des cours existants sont physiquement accessibles, mais difficilement utilisables à cause des erreurs typographiques parsemés dans les textes issus d’une reconnaissance automatique de caractères. Considérant le caractère essentiel des cours de Jousse pour la connaissance de la totalité de sa pensée, le bureau débloque les fonds nécessaires pour ce travail de perfectionnement.

Il est proposé aussi de numériser les traces audios et vidéos présentes à l’Association – récitatifs Jousse-Desgrées, puis Baron, séminaires ou autres manifestations.

La librairie La Procure garde en dépôt-vente

  • « Mémoire vivante » de Gabrielle Baron,
  • « Au commencement était le mimisme » d’Edgard Sienaert,
  • et « Initiation à l’anthropologie compréhensive de Marcel Jousse » de Titus Jacquignon.

Le site canadien « Les classiques des sciences sociales » a déjà mis en en téléchargement gratuit ligne plusieurs mémoires de Marcel Jousse et Rémy et Edgard sont en rapport avec les responsables canadiens pour assurer la numérisation des mémoires restant.

Or Words to That Effect – Orality and the writing of literary history’, recueil d’essais sur l’oralité, édité par Daniel F. Chamberlain et J. Edward Chamberlin de l’University of Toronto, inclut un article d’Edgard: ‘Levelling the Orality-Literacy Playing Field: Marcel Jousse’s Laboratory of Awareness and the Oral-Literary Continuum.’ – Mettre sur un pied d’égalité l’oral et l’écrit : le laboratoire de prise de conscience de Marcel Jousse et le continuum entre les pôles oral et écrit.

Le sous-titrage en anglais de la vidéo ‘Sur les pas de Marcel Jousse’ est en cours d’exécution.

Activités 2016

Les animateurs de ‘Parole Vivante’, accueillant également des personnes ne faisant pas partie de ce groupe, ont organisé le 16, 17, et 18 février une rencontre rassemblant une soixantaine de personnes. L’objectif a été de se remémorer ensemble des récitatifs déjà appris, d’apprendre de nouveaux récitatifs, de travailler les gestes en les approfondissant, d’échanger sur les expériences et questions des uns et des autres.

Vendredi 27 mai : rencontre-discussion avec les pratiquants des récitatifs sur le thème ‘Geste et parole’

Samedi 28 mai : au théâtre Victor Hugo de Bagneux, journée autour de Marcel Jousse, en compagnie d’Edgard Sienaert, organisée par Muriel Roland (Université Paris 8), dans le cadre d’un programme plus vaste, dénommé ‘Geste’stations’. Muriel prépare une thèse sur le mime Marceau.

Vendredi 4 novembre : suivi de la manifestation à Bagneux sur le thème (provisoire) de ‘Cinémimisme et cinéma : Marcel Jousse et Charlie Chaplin’, avec Adolphe Nysenholc, auteur, entre autres d’une thèse sur Charlie Chaplin.

Samedi 5 novembre : Assemblée générale annuelle de l’Association.

La prochaine réunion du bureau aura lieu le dimanche 29 mai, de 14 à 18 heures.

Hommage à Albert Petit, auditeur témoin de Marcel Jousse, membre fondateur de la “Fondation Marcel Jousse”

Début décembre 2014, Albert Petit, ancien auditeur de Marcel Jousse, a rendu son dernier souffle. Pour moi, Albert a un été un orienteur de premier ordre dans ma recherche concernant Jousse. Je l’avais rencontré au tout début, rue Saint André des Arts. Quelle joie de rencontrer un témoin rayonnant, passionné et enthousiaste. Il avait eu cette phrase éclairante qui ne m’aura jamais quitté durant toutes ces années de recherche « Qu’est-ce que Jousse dit, lui-même, de son œuvre ? ». Albert a été, comme Jousse, un passionné de l’homme vivant et de cet “homme admirable” Iéshoua.

Je me souviens avec émotion de la passion, avec laquelle il nous avait mimo-dramatisé la délinquance de la magistrature lors du colloque d’Angers et avec laquelle il avait simulé une plaidoirie pour le procès de canonisation de Jousse lors du 40ème anniversaire de la mort de celui-ci.

Quand, avec Gérard Rouzier, dans la phase préparatoire du rejeu de cours de Jousse, nous étions allés le lui redonner en avant première, pour avoir son avis d’auditeur, il n’avait donné qu’un seul conseil à Gérard « Soyez-vous même !».

Albert n’était pas présent physiquement au colloque universitaire de Lyon, ni à celui de Bordeaux d’ailleurs, mais d’une certaine façon, il en a été l’initiateur. Je lui en suis infiniment reconnaissant.

Pour lui rendre hommage, nous reproduisons ici l’article qu’il avait rédigé en 1965 pour la revue des Nouvelles littéraires à l’occasion de la sortie du livre de Gabrielle Baron « Marcel Jousse, introduction à sa vie et à son œuvre » et nous vous recommandons d’écouter l’interview ci-dessous qu’il avait accordé à Christian-Léon Bois en 2011 à l’occasion du 50ème anniversaire de la mort de Jousse.

Rémy Guérinel

Albert Petit parle de Marcel Jousse from Le Geste, le Verbe et le Souffle on Vimeo.

Le Copernic de la mécanique humaine

(Les Nouvelles Littéraires, 10 juin 1965, p. 6)

A dix-huit ans, sans savoir très bien comment, je me suis trouvé un beau soir à l’amphithéâtre Turgot de la Sorbonne en face de Jousse. Élevé jusqu’alors sous le toit d’un homme au jugement quasi infaillible en littérature, en philosophie, comme en peinture ou en art nègre, ami de Claudel, de Giraudoux et de Max Jacob, disciple de Bergson, traducteur de Kierkegaard et de Maitre Eckart, j’étais une sorte de barbare, heureux quand même de savoir qu’existaient tant de richesses, mais peu soucieux d’en faire mon miel. J’avais envie, non pas de lire, mais de vivre. Comme tant d’autres, j’étais Tête d’Or.

Et voilà Jousse qui entre soudain dans ma vie à raison de trois conférences par semaine. Grands dieux ! Quel acteur et quel spectacle ! Il était là debout, parlant d’abondance avec un simple plan de son cours et quelques livres où il piquera une citation, exprimant de tout son corps les résultats de quarante années de recherche en linguistique, en phonétique, en rythmique, en psychologie, en pédagogie, en ethnologie, comme s’il voulait nous associer à ses découvertes, nous obliger à observer avec lui ce qui n’avait pas été vu sous l’angle de l’Anthropologie du geste. On est pris, il ne vous lâche plus, où qu’il aille il faut le suivre.

Soudain, c’est l’hilarité générale. Pour faire saisir la permanence de la loi du Mimisme sous le carcan des conventions sociales, il s’est mis à imiter les dames élégantes des tribunes de Longchamp, au maintien réservé, aux belles toilettes et aux longues mains gantées, dont le regard se tend vers la course et qui tout à coup, se mettent inconsciemment à rejouer, d’abord de leurs avant-bras, puis de tout leur être global, le galop de leur cheval… Mais un instant plus tard, c’est le silence, presque l’effroi, car ce sont les grands mécanismes de vie, de conscience, de sclérose et de mort dont il nous montre l’affrontement universel et permanent dans la vie de chaque jour, dans les hôpitaux psychiatriques ou sur les champs de bataille. Mais voici qu’il nous détend en nous donnant la joie d’admirer l’enfant, ce monde en formation devant lequel il éprouve un tel respect, et, avec l’enfant, les poètes et les savants – ces grands enfants qui ont gardé la fraîcheur de leurs impressions premières et qui continuent à jouer et à rejouer les grands gestes de l’univers.

Au cours des premières conférences, on a du mal à s’y reconnaître car tout y passe. Les neuf muses sont là, galamment traitées chacune à leur tour, mais rappelées à l’ordre pour avoir si souvent vagabondé depuis deux mille ans et délaissé le service des hommes. Le pauvre Platon est mis au coin pour quelques pages assurément malheureuses sur les idées, l’âme et le corps. Mais Homère, le grand Homère est choyé avec ses émules de tous les temps : compositeurs basques, bretons, corses ou finlandais et tant d’autres ; Indiens aux corps souples et mimeurs, peuples spontanés qui nous révèlent, en leurs mimiques si riches de réel, les grandes lois de l’expression humaine globale. Comme elle nous paraît soudain petite et pauvre, sur le plan de la connaissance de l’homme, notre civilisation occidentale qui a réduit le composé humain au bout d’un stylographe !

Mais, sous ces dissertations brillantes, exquises ou émouvantes – où se mêlaient parfois, comme il le reconnaissait volontiers lui-même, quelques scories – on pouvait suivre l’observateur rigoureusement objectif, démontant les mécanismes si complexes et si variés de l’expression humaine ethnisée, pour y découvrir le jeu des lois anthropologiques vivantes. Décidément, nous ne sommes pas seulement en face d’un érudit, ni d’un poète, ni d’un ethnologue ou d’un philosophe, mais avant tout, devant un savant expérimental.

Pourtant, j’étais parfois saisi d’un vertige et d’un doute. Car ne prétend-il pas, ni plus ni moins, le Révérend Père, avoir trouvé les lois fondamentales et spécifiques du comportement humain, lois infiniment souples comme tout ce qui est vivant, mais qui jouent implacablement sous les ethnies particulières. Comportement humain d’une infinie richesse et complexité ( mais les molécules des organismes vivants ne le sont-elles pas pour le chimiste ?) fondée sur les lois de l’Anthropologie du geste, science neuve avec sa méthodologie particulière, son vocabulaire précis et adapté, ses laboratoires – le laboratoire maternel où peut s’observer les montage des gestes humains, l’immense laboratoire ethnique, et même celui de l’asile où sont étudiés les pauvres démontages des gestes – en un mot, une science digne de ce nom. Combien de fois me suis-je interrogé : Est-ce un imposteur, un illuminé ou un grand génie ? « Il y a Copernic, Newton et Jousse… » « Aujourd’hui, c’est joussien, demain ce sera mondial », nous disait-il avec une tranquille assurance, sans une once de vanité (et sur ce point, je m’y connaissais). Une science nouvelle, aux irradiations indéfinies, était-elle en train de naître sous nos yeux ? Une science que personne n’aurait songé possible, si tant est que quelqu’un y eut songé !

Le miracle s’est accompli

Vingt ans ont passé et je sais maintenant que le mot d’Henri Brémond n’est pas une boutade. Jousse est bien le Copernic de la mécanique humaine. Comment, dans l’homme, s’enregistrent, se montent et s’imbriquent les gestes de l’Univers par le jeu de ses mécanismes oculaires, auditifs, olfactifs, tactiles, comment l’homme en prend conscience et comment il les exprime, corporellement, manuellement, graphiquement, buccalement, voilà l’objet immense de l’Anthropologie du geste, science de l’homme, de tout l’homme. Le miracle pour moi s’est accompli. L’art, l’artiste authentique seront demain, au cœur de la cité, au service de l’homme. Qu’est-ce qu’un grand classique, sinon celui qui sait faire jouer en l’homme les grands gestes humains et lui en faire prendre conscience pour mieux les diriger ? L’homme, aujourd’hui morcelé, sera demain unifié par l’Anthropologie du geste. L’artiste se fera savant authentique et la science anthropologique aidera les arts à s’accomplir sans rien perdre de leur force particulière.

Demain ? Non ! Pas demain. Car depuis Copernic et Newton les astronomes ont travaillé. « Je n’ai fait que donner le B.A. BA, nous disait Jousse. Je n’ai fait qu’ouvrir la voie et montrer la méthode. Un jour viendra où tout ce que j’ai découvert sera d’une simplicité enfantine pour le premier étudiant venu. » Et il appelait des milliers et des milliers de chercheurs, de toutes les disciplines pour poursuivre ses travaux, chacun dans leur voie.

« Peut-être un dieu ! »

Parmi les grands classiques qu’évoquait Jousse, comment ne pas parler de celui vers lequel se tendaient toutes ses recherches : le Rabbi paysan de Galilée qui fut, avec la science, la grande passion de sa vie ? Il nous le montrait, Rabbi parmi les Rabbis, maîtrisant la pédagogie orale de son milieu ethnique palestinien – lui-même informé, dès l’enfance, par cette riche pédagogie, formant à son tour méthodiquement ses Appreneurs à qui il enseignait rythmomélodiquement, en d’immortelles paraboles, toute cette régulation des gestes humains qui est la base de notre civilisation, et les envoyant ensuite porter au monde entier ces paroles et ces gestes nouveaux. « Un grand génie classique, nous disait Jousse, le plus prestigieux, et peut-être un Dieu ! » Mais pour lui, le Dieu s’imposait et il l’a suivi dans toute la simplicité de son cœur jusqu’à son dernier souffle.

Voilà Jousse, tel que je l’ai reçu, dans toute sa rigueur, sa puissance, sa simplicité et tel que je l’ai retrouvé, avec joie, dans la très belle étude que Gabrielle Baron lui a consacrée. Mais à mesure que je poursuivais le lecture si attachante de son Introduction à la vie et à l’oeuvre de Marcel Jousse, je comprenais mieux encore l’appel du maître – car il ne nous invitait pas à nous arrêter à lui pour l’admirer, mais plutôt à progresser chacun dans sa voie propre en prenant conscience du monde qu’il porte en lui. Jousse n’a fait que cela. Jousse, c’est un appel au travail, au martyre et à la joie du travail.

Albert Petit

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