Marcel Jousse

chercheur, anthropologue, pédagogue

Le geste doit précéder la parole

“Qu’est-ce qui va m’aider, si j’ose dire, à modeler ma pensée ? Qu’est-ce qui va permettre de la faire fluide ou raide ? C’est mon geste. Je suis conduit par mon geste. Ce n’est pas la parole qui me conduit, c’est mon geste. Et voilà pourquoi, sans que je m’en aperçoive, certains de nos spectateurs peuvent me dire : ‘Oui, on sait votre pensée. Avant que vous ne l’ayez exprimée, vous l’avez jouée’.

Et c’est la raison pour laquelle l’enfant prend le monde réel avec tout son corps et puis le rejoue et vous donne ensuite la transposition orale de ce réel intussusceptionné, mais avec toujours cette interférence stupéfiante et inexplicable du besoin de comparer. Cela je n’ai encore pu me l’expliquer. Je suis stupéfait moi-même de la définition que j’ai été obligé de donner : ‘L’homme est un animal qui fait des comparaisons’. Aussi le petit enfant qui est en face de l’objet, va le mimer et tout de suite, le jeu de la comparaison va se produire. Il va donner ce qui se rapproche le plus du geste qu’il a vu et qui est une des joies de son expression.

Un enfant voit-il tomber des feuilles ? Ce ne sont pas les feuilles qui vont le frapper, mais il a vu des plumes tomber de la poule qui s’ébroue et devant cet éparpillement de petites feuilles, il rejoue cet éparpillement de petites plumes et il dit : ‘Maman, regarde les plumes de l’arbre qui tombent’. C’est là un des beaux exemples de l’expression gestuelle enfantine.

C’est peut-être là que nous avons la solution. C’est que les feuilles et les plumes font le même geste. Il y a ce je ne sais trop quoi de très fin, de virevoltant, de planant, de tournoyant, de tourbillonnant, très doucement, et qui se pose. L’enfant l’a saisi, et c’est par le caractère mimique des deux objets que s’est fait le rapprochement d’où jaillit pour nous ce que nous appelons : la poésie.

Il faudrait que nous recueillions tous ces mots d’enfant qui jetteraient sur la psychologie du langage et de l’expression un jour tout à fait inattendu. Le beau style de l’enfant, c’est son style spontané, ce n’est pas celui qu’on lui fait faire à l’école. Nous avons des livres qui nous parlent de la ‘rédaction’ chez l’enfant. Mais la véritable rédaction de l’enfant ne se fait pas devant le papier et l’encrier, elle se passe en récréation quand il joue avec son petit camarade. Là jaillit un style inattendu fait de petites phrases courtes, mais pleines de réel et pleines de jeu. L’enfant joue avec les métaphores comme il joue avec ses gestes, parce que le geste est métaphore.”

Extrait d’un cours de Marcel Jousse, ‘Le geste mimique et la création de la métaphore’, fait en Sorbonne, le 14 janvier 1932.

Rétrospective des activités de 1986 à 2015

Choix de rencontres, colloques, actions, menées par notre Association ou soutenues par elle, de 1986 à 2015

1986 : année du centenaire de la naissance de Marcel Jousse

  • en Mars : Inauguration de l’année du centenaire de la naissance de Marcel Jousse lors de la soirée de conférences à l’Institut Catholique de Paris.
  • en Mai et Juin, le film “Vidéo-testament de Gabrielle Baron“, a été réalisé, quelques mois seulement avant sa mort.

A cette occasion et en sa présence, l’ensemble des récitatifs évangéliques créés par Marcel Jousse et Gabrielle Desgrées du Loû a été filmé. Ces récitatifs sont chantés par un groupe d’appreneurs, au cours des séances de travail au Laboratoire autour de Gabrielle Baron. Ces vidéos existent actuellement, à l’Association, sous forme de vidéo-cassettes.

  • 7, 8, 9 Mai, trois jours dans la Sarthe : conférences, exposition, inauguration d’une rue Marcel Jousse à Beaumont-sur-Sarthe et inauguration d’une plaque sur la maison où il est mort à Fresnay-sur-Sarthe.
  • Les 26 et 27 Juillet : Pèlerinage sur les pas de Marcel Jousse en Sarthe.

Novembre : Décès de Gabrielle Baron.

  • Du 8 au 11 Novembre : Rencontres interdisciplinaires au Centre Ephrem à Montmartre.
  • 21 et 22 Novembre : colloque “Du geste à la Parole” au Centre Sèvres, à Paris.

1987 :

Dans l’amphithéâtre Turgot de la Sorbonne : “Hommage à Marcel Jousse” par le président Léopold Senghor, ancien élève de Jousse, et conférence de Mr. Sallantin.

1991 :

22 et 23 novembre Colloque : Marcel Jousse à l’UNESCO : Parution du livre “The Oral Style” par Edgard Sienaert.

1992 :

20 et 21 novembre : Abbaye de l’Epau au Mans, “Un génie sarthois à découvrir” avec le concours du Conseil Général de la Sarthe.

1994 :

11 et 12 novembre : Colloque organisé par l’Association Marcel Jousse conjointement avec l’Association Amaryllis, dans les locaux des Frères St Jean de Dieu à Paris : “De l’homme dissocié à l’homme unifié”.  Organisateurs : Jacques et Madeleine Schmitt, Michel-Gabriel Mouret et des membres de l’Association Jousse.

1996 :

9 et 10 novembre : Les traditions orales : “une source vive pour l’homme d’aujourd’hui”. Les traditions orales : basque, celtique, catalane, de la Galice, africaine, du chant grégorien. Organisé par Y. Beaupérin et Jacques et Madeleine Schmitt.

La commission des Récitatifs (Père Pierre Scheffer s.j., François et Claire Mazas, Yves Beaupérin, Elisabeth d’Eudeville) entreprend la révision des textes des Récitiatifs évangéliques mis au point par Marcel Jousse dans les années 30. Ce travail sera achevé en 2002.

1997 :

8, 9, 10, 11 novembre ; quatre journées à Paris : parmi les thèmes abordés :

  • Le Rythmo-mimisme, avec Vittorio Possenti et Yves Beaupérin,
  • Le trésor des récitatifs par le Père Pierre Scheffer s.j. accompagné des témoignages d’une quinzaine de personnes.
  • Le Mimisme dans l’anthropologie judéo-chrétienne par Pierre Perrier
  • L’oralité dans la tradition religieuse juive par François Mazas

1999 :

13 novembre : “L’oralité de la tradition d’Israël”. Quelques aspects de sa pertinence pour l’œuvre de Marcel Jousse et de ses disciples, par le frère Pierre Lenhardt NDS.

2002 :

9, 10, 11 novembre : Trois journées d’étude au Collège St Louis de Gonzague rue Franklin, Paris : 28 intervenants sur le thème : “Marcel Jousse, un génie méconnu, actualité et avenir de sa pensée”. Publication des interventions dans le Cahier Marcel Jousse n° 9.

2004 :

11 et 12 novembre 2004 : à l’Université catholique d’Angers :

Deux journées sur le thème : “La pédagogie du geste. Fondements anthropologiques et pratiques éducatives”, organisé par un des directeurs de l’université et Yvonne Langlois.

2005 :

A l’abbaye de l’Epau, dans la Sarthe : Conférences, à l’occasion de la sortie des deux cédéroms contenant l’intégralité des cours oraux de Marcel Jousse donnés en Sorbonne, à l’École d’Anthropologie, aux Hautes Études, au Laboratoire de rythmo-pédagogie (20 000 pages dactylographiées), grâce au concours du Conseil Général de la Sarthe.

2008 :

septembre : réédition en un seul volume, dans la collection “tel” de Gallimard, sous le titre : “L’Anthropologie du Geste”, des 3 ouvrages épuisés :

“l’Anthropologie du Geste” (1974), “la Manducation de la Parole” (1975), “le Parlant, la Parole, et le Souffle” (1978).

Extrait de la post-face : “Il est des œuvres qui travaillent souterrainement, l’Anthropologie du Geste de Marcel Jousse est du nombre… Son œuvre, profondément originale bouscule les catégories et irradie dans toutes les disciplines”.

2011 :  Année du cinquantenaire de la mort de Marcel Jousse

21 et 22 janvier : Séminaire : “A la source de la science et de la pédagogie” : la prise de conscience selon Marcel Jousse entre mimisme et mémoire”, préparé par Alain Mazas.

10 mars, soirée au Centre Sèvres : “Marcel Jousse 1886-1961, actualité du père Marcel Jousse et avenir de sa pensée”.

10 et 11 septembre : Journées à Vivoin, dans la Sarthe : “Un génie sarthois à redécouvrir à travers son œuvre : l’anthropologie du geste, repère pour aujourd’hui”, organisées par Yvonne Langlois.

28, 29, 30 septembre et 1er octobre: colloque à l’Université Jean Moulin Lyon 3 : “A la recherche de l’homme vivant” : une rencontre entre chercheurs, praticiens et artistes autour de l’anthropologie linguistique de Marcel Jousse ; organisé par Mme Claudine Olivier et Rémy Guérinel.

Octobre : Publication dans le n° 25 de la revue anthropologique “NUNC” d’un dossier de 76 pages : “Marcel Jousse. Pour une anthropologie autre” – Onze articles sur l’œuvre de Marcel Jousse et ses prolongements.

19 novembre : journée au Collège des Bernardins à Paris : “A la lumière de l’œuvre de Marcel Jousse : éducation, mémoire, mimisme, mémorisation“.

Fin novembre : Dans la salle de théâtre du Centre Bernanos, à Paris, l’acteur Gérard Rouzier, a rejoué le cours donné par Marcel Jousse, le 7 novembre 1932, à l’École d’Anthropologie. Il l’avait préalablement entièrement mémorisé. Un public nombreux et enthousiaste l’a chaleureusement applaudi. Cette soirée a été filmée par Christian-Léon Bois.

Ce film a permis ultérieurement la parution d’un DVD qui contient également un très beau témoignage d’Albert Petit.

2013 :

Séminaire de 5 jours à Vauhallan autour du travail d’Edgard Sienaert sur “Au commencement était le Mimisme”.

Et, parution du livre d’Edgard Sienaert : “Au commencement était le Mimisme”.

2014 :

Parution du livre de Titus Jacquignon, en introduction au livre d’Edgard Sienaert sur le Mimisme : “Initiation à l’anthropologie compréhensive de Marcel Jousse”. Cet ouvrage est distribué par la Procure.

En septembre : quatre jours de colloque au Pôle neuro-sciences de l’Université de Bordeaux : “L’homme est mémoire. Rencontres transdisciplinaires entre l’anthropologie du geste et du rythme de Marcel Jousse et les sciences cognitives“, organisé par le Pr. Bruno Bontempi, le Pr. Jean-Rémy Lapaire, Dr. Jean du Camp d’Orgas, et Titus Jacquignon.

Les noms des 34 intervenants et les titres de leurs communications sont disponibles auprès de l’Association.

2015 :

– Les Archives personnelles de Marcel Jousse et de Gabrielle Baron, en dépôt à l’Association, sont en cours de classement en vue de les confier à la Bibliothèque Lévi-Strauss du Collège de France ou à une autre institution susceptible de les accueillir.

Rapport-synthèse du Bureau de l’Association Marcel Jousse (nov. 2015 à fév. 2016)

du 7 novembre 2015 au 13 février 2016 – rédigé par Edgard Sienaert

Sommaire :

  • Le nouveau Bureau de l’association
  • Le site www.marceljousse.com
  • Création d’un réseau de correspondants
  • Archives Marcel Jousse-Gabrielle Baron
  • Publications
  • Activités 2016

Le nouveau Bureau de l’association

Le nouveau bureau de l’Association a été élu par son assemblée générale le samedi 7 novembre 2015.

Lors de sa première réunion, à la même date, le bureau a réparti ses fonctions statutaires comme suit :

  • Edgard Sienaert : président
  • Rémy Guérinel : trésorier adjoint
  • Élisabeth d’Eudeville : secrétaire
  • Édith de Pontfarcy : administrateur
  • Thomas Marshall : secrétaire adjoint
  • Titus Jacquignon : administrateur
  • Jacques Schmitt : trésorier

Le bureau tient à rappeler le premier paragraphe des statuts de l’Association, fondée en 1968, qui en définit la raison d’être et qui doit le guider dans sa direction et décisions, à savoir :

promouvoir et développer l’étude et la diffusion fidèle de la pensée du professeur Marcel Jousse, par la connaissance de son œuvre et la continuation de ses travaux, et plus généralement de promouvoir l’étude interdisciplinaire des fondements anthropologiques des traditions orales et de toute pédagogie.”

Le bureau s’est réuni le douze décembre 2015 et le treize février 2016, et a délibéré des affaires suivantes.

Le site www.marceljousse.com

Thomas Marshall est administrateur du site, il est secondé dans cette tâche par Rémy Guérinel.

Le premier travail de Thomas a été de reprendre le contrôle sur le site qui avait été piraté. Il a été obligé en conséquence de le réinstaller entièrement. Puis il a publié l’ensemble des contenus de présentation disponibles, issus pour l’essentiel de la mission qu’il avait effectué pour l’association au premier semestre 2013. Nous vous invitons à visiter le site et à partager si vous le souhaitez vos retours à l’adresse webmaster (arobase) marceljousse.com.

Ensuite, Thomas est parvenu à ce que Google référence de nouveau le site internet. Pour qu’il apparaisse en bonne place dans les recherches des internautes, vous pouvez nous aider si vous avez vous-même un site, un blog ou une page Facebook : créez un lien vers cette adresse !

Une nouveauté : Le site est doté d’un outil permettant l’envoi de lettres d’information à un grand nombre d’adresses courriel. Toutes les personnes intéressées peuvent s’inscrire simplement via la page d’accueil du site et se désinscrire par elles-même si elles le souhaitent.

Nous sommes conscients que le site est encore bien incomplet. La rédaction de nouvelles pages et d’articles demande du temps, et une bonne connaissance des sujets. Aucune compétence particulière en matière de site web n’est requise. C’est pourquoi Thomas et Rémy font appel aux personnes volontaires pour participer à cette tâche !

Par ailleurs, la diversité des pages disponibles sur d’autres sites web quand on tape le nom « Jousse » sur Google est signe que les 2 colloques précédents et les contacts variés commencent à porter leurs fruits.

Quelques pistes envisagées pour l’amélioration du site :

  • Pour faciliter la découverte de Jousse aux néophytes, le bureau préconise de compléter par des présentations grand public, avec des thèmes attractifs et intellectuellement facile d’accès, comme l’enfant ou la pédagogie, l’araméen ancien, le paysanisme ou la méthode paysanne…
  • Il serait aussi utile d’avoir une page répondant de façon simple et concise aux questions fréquentes sur la pensée de Jousse.
    Quelles questions voudriez-vous y voir figurer ?
  • Actualiser la page Wikipédia consacrée à Jousse par un nouveau texte de présentation de Jousse, avec un lien vers l’article d’Albert Petit pour l’Encyclopedia Universalis.
  • Un carrousel d’images sur la page d’accueil.
  • Ce site est équipé pour être multilingue. La partie anglophone est à développer, par la réutilisation des anciens contenus du site d’Edgard en anglais, comme les ‘Dernières Dictées’ en anglais – ‘Memory, memorisers and memorisation in Ancient Galilee’ – directement téléchargeables. Une page d’accueil en espagnol renvoie vers les vidéo des séminaires de Gabriel Bourdin à l’Université de Mexico.
  • Publier tous les ‘plans de cours’ de Jousse sur le site.
  • Numérisation et mise en accès libre sur le site des cinq recueils de cours thématiques réalisés par Edgard sur le mimisme, le rythmisme, l’éducation globale, la mémoire et l’invisible, qui offrent une entrée plus aisée dans l’anthropologie joussienne.
  • Si c’est légalement possible, numériser « Mémoire vivante » (Éditions du Centurion) et le rendre directement accessible sur le site.

Création d’un réseau de correspondants

Afin de favoriser les contacts et les échanges, le bureau souhaite constituer un réseau de correspondants de l’Association en France et à l’étranger.
Qui peut devenir « correspondant(e) » ?

Quiconque accepte :

  • d’être identifié par le public de notre site comme une personne-ressource intéressée à des échanges autour de l’œuvre de Marcel Jousse, en fonction d’une proximité géographique, linguistique, ou de centre d’intérêt (ex : sciences du langages / pédagogie / Évangiles, etc.)
  • de tenir informé le bureau de l’association de ses initiatives, activités, qui sont en lien avec l’œuvre de Jousse.

Pour faire part de votre demande de devenir correspondant(e), il suffit de nous écrire un court texte sur vous et votre intérêt pour Jousse, accompagné d’une photo et de vos coordonnées. Après validation du bureau, cette présentation sera publiée sur le site marceljousse.com (nous ferons en sorte que les adresses courriel ne soient pas exposées au spam).

Au niveau international, nous envisageons de solliciter pour ce rôle de correspondant des chercheurs comme Haun Saussy, Université de Chicago, États-Unis ; Gabriel Bourdin Rivero, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, Mexique ; Stephanie Cawood, Free State University, Afrique du Sud ; Duoduo Xu et Francesco Perono Cacciafoco, Nanyang Technological University, Singapour ; Ondres Skovasja, Purkye University in Usti nad Labem, République Tchèque ; Muriel Roland, Université Paris 8, France…

Archives Marcel Jousse-Gabrielle Baron

Titus est en pourparlers avec la bibliothèque municipale de Lyon, qui dispose déjà d’un fonds Jousse composé majoritairement de ses livres d’hébreu et d’araméen et qui a aussi hérité du fonds Jersey et de celui des Fontaines. Il s’agit de la reprise, par la Bibliothèque Municipale de Lyon de la totalité du legs Marcel Jousse-Gabrielle Baron, à savoir cours, livres et mémoires, vidéos et disques ainsi que la correspondance.

Comme elles ne font pas partie intégrantes et directes du legs Marcel Jousse-Gabrielle Baron, les archives Pierre Scheffer ne seront pas prises en charge par l’Association. L’Association cherchant depuis longtemps à trouver une assise scientifique universitaire, il y a incompatibilité au moins actuellement, entre cette direction stratégique et la dimension religieuse de la pratique actuelle des récitatifs. Élisabeth et Édith travailleront à organiser le réseau actuel des récitatifs partir des trois groupes principaux existant.

Publications

Les CD-ROM des cours existants sont physiquement accessibles, mais difficilement utilisables à cause des erreurs typographiques parsemés dans les textes issus d’une reconnaissance automatique de caractères. Considérant le caractère essentiel des cours de Jousse pour la connaissance de la totalité de sa pensée, le bureau débloque les fonds nécessaires pour ce travail de perfectionnement.

Il est proposé aussi de numériser les traces audios et vidéos présentes à l’Association – récitatifs Jousse-Desgrées, puis Baron, séminaires ou autres manifestations.

La librairie La Procure garde en dépôt-vente

  • « Mémoire vivante » de Gabrielle Baron,
  • « Au commencement était le mimisme » d’Edgard Sienaert,
  • et « Initiation à l’anthropologie compréhensive de Marcel Jousse » de Titus Jacquignon.

Le site canadien « Les classiques des sciences sociales » a déjà mis en en téléchargement gratuit ligne plusieurs mémoires de Marcel Jousse et Rémy et Edgard sont en rapport avec les responsables canadiens pour assurer la numérisation des mémoires restant.

Or Words to That Effect – Orality and the writing of literary history’, recueil d’essais sur l’oralité, édité par Daniel F. Chamberlain et J. Edward Chamberlin de l’University of Toronto, inclut un article d’Edgard: ‘Levelling the Orality-Literacy Playing Field: Marcel Jousse’s Laboratory of Awareness and the Oral-Literary Continuum.’ – Mettre sur un pied d’égalité l’oral et l’écrit : le laboratoire de prise de conscience de Marcel Jousse et le continuum entre les pôles oral et écrit.

Le sous-titrage en anglais de la vidéo ‘Sur les pas de Marcel Jousse’ est en cours d’exécution.

Activités 2016

Les animateurs de ‘Parole Vivante’, accueillant également des personnes ne faisant pas partie de ce groupe, ont organisé le 16, 17, et 18 février une rencontre rassemblant une soixantaine de personnes. L’objectif a été de se remémorer ensemble des récitatifs déjà appris, d’apprendre de nouveaux récitatifs, de travailler les gestes en les approfondissant, d’échanger sur les expériences et questions des uns et des autres.

Vendredi 27 mai : rencontre-discussion avec les pratiquants des récitatifs sur le thème ‘Geste et parole’

Samedi 28 mai : au théâtre Victor Hugo de Bagneux, journée autour de Marcel Jousse, en compagnie d’Edgard Sienaert, organisée par Muriel Roland (Université Paris 8), dans le cadre d’un programme plus vaste, dénommé ‘Geste’stations’. Muriel prépare une thèse sur le mime Marceau.

Vendredi 4 novembre : suivi de la manifestation à Bagneux sur le thème (provisoire) de ‘Cinémimisme et cinéma : Marcel Jousse et Charlie Chaplin’, avec Adolphe Nysenholc, auteur, entre autres d’une thèse sur Charlie Chaplin.

Samedi 5 novembre : Assemblée générale annuelle de l’Association.

La prochaine réunion du bureau aura lieu le dimanche 29 mai, de 14 à 18 heures.

Hommage à Albert Petit, auditeur témoin de Marcel Jousse, membre fondateur de la “Fondation Marcel Jousse”

Début décembre 2014, Albert Petit, ancien auditeur de Marcel Jousse, a rendu son dernier souffle. Pour moi, Albert a un été un orienteur de premier ordre dans ma recherche concernant Jousse. Je l’avais rencontré au tout début, rue Saint André des Arts. Quelle joie de rencontrer un témoin rayonnant, passionné et enthousiaste. Il avait eu cette phrase éclairante qui ne m’aura jamais quitté durant toutes ces années de recherche « Qu’est-ce que Jousse dit, lui-même, de son œuvre ? ». Albert a été, comme Jousse, un passionné de l’homme vivant et de cet “homme admirable” Iéshoua.

Je me souviens avec émotion de la passion, avec laquelle il nous avait mimo-dramatisé la délinquance de la magistrature lors du colloque d’Angers et avec laquelle il avait simulé une plaidoirie pour le procès de canonisation de Jousse lors du 40ème anniversaire de la mort de celui-ci.

Quand, avec Gérard Rouzier, dans la phase préparatoire du rejeu de cours de Jousse, nous étions allés le lui redonner en avant première, pour avoir son avis d’auditeur, il n’avait donné qu’un seul conseil à Gérard « Soyez-vous même !».

Albert n’était pas présent physiquement au colloque universitaire de Lyon, ni à celui de Bordeaux d’ailleurs, mais d’une certaine façon, il en a été l’initiateur. Je lui en suis infiniment reconnaissant.

Pour lui rendre hommage, nous reproduisons ici l’article qu’il avait rédigé en 1965 pour la revue des Nouvelles littéraires à l’occasion de la sortie du livre de Gabrielle Baron « Marcel Jousse, introduction à sa vie et à son œuvre » et nous vous recommandons d’écouter l’interview ci-dessous qu’il avait accordé à Christian-Léon Bois en 2011 à l’occasion du 50ème anniversaire de la mort de Jousse.

Rémy Guérinel

Albert Petit parle de Marcel Jousse from Le Geste, le Verbe et le Souffle on Vimeo.

Le Copernic de la mécanique humaine

(Les Nouvelles Littéraires, 10 juin 1965, p. 6)

A dix-huit ans, sans savoir très bien comment, je me suis trouvé un beau soir à l’amphithéâtre Turgot de la Sorbonne en face de Jousse. Élevé jusqu’alors sous le toit d’un homme au jugement quasi infaillible en littérature, en philosophie, comme en peinture ou en art nègre, ami de Claudel, de Giraudoux et de Max Jacob, disciple de Bergson, traducteur de Kierkegaard et de Maitre Eckart, j’étais une sorte de barbare, heureux quand même de savoir qu’existaient tant de richesses, mais peu soucieux d’en faire mon miel. J’avais envie, non pas de lire, mais de vivre. Comme tant d’autres, j’étais Tête d’Or.

Et voilà Jousse qui entre soudain dans ma vie à raison de trois conférences par semaine. Grands dieux ! Quel acteur et quel spectacle ! Il était là debout, parlant d’abondance avec un simple plan de son cours et quelques livres où il piquera une citation, exprimant de tout son corps les résultats de quarante années de recherche en linguistique, en phonétique, en rythmique, en psychologie, en pédagogie, en ethnologie, comme s’il voulait nous associer à ses découvertes, nous obliger à observer avec lui ce qui n’avait pas été vu sous l’angle de l’Anthropologie du geste. On est pris, il ne vous lâche plus, où qu’il aille il faut le suivre.

Soudain, c’est l’hilarité générale. Pour faire saisir la permanence de la loi du Mimisme sous le carcan des conventions sociales, il s’est mis à imiter les dames élégantes des tribunes de Longchamp, au maintien réservé, aux belles toilettes et aux longues mains gantées, dont le regard se tend vers la course et qui tout à coup, se mettent inconsciemment à rejouer, d’abord de leurs avant-bras, puis de tout leur être global, le galop de leur cheval… Mais un instant plus tard, c’est le silence, presque l’effroi, car ce sont les grands mécanismes de vie, de conscience, de sclérose et de mort dont il nous montre l’affrontement universel et permanent dans la vie de chaque jour, dans les hôpitaux psychiatriques ou sur les champs de bataille. Mais voici qu’il nous détend en nous donnant la joie d’admirer l’enfant, ce monde en formation devant lequel il éprouve un tel respect, et, avec l’enfant, les poètes et les savants – ces grands enfants qui ont gardé la fraîcheur de leurs impressions premières et qui continuent à jouer et à rejouer les grands gestes de l’univers.

Au cours des premières conférences, on a du mal à s’y reconnaître car tout y passe. Les neuf muses sont là, galamment traitées chacune à leur tour, mais rappelées à l’ordre pour avoir si souvent vagabondé depuis deux mille ans et délaissé le service des hommes. Le pauvre Platon est mis au coin pour quelques pages assurément malheureuses sur les idées, l’âme et le corps. Mais Homère, le grand Homère est choyé avec ses émules de tous les temps : compositeurs basques, bretons, corses ou finlandais et tant d’autres ; Indiens aux corps souples et mimeurs, peuples spontanés qui nous révèlent, en leurs mimiques si riches de réel, les grandes lois de l’expression humaine globale. Comme elle nous paraît soudain petite et pauvre, sur le plan de la connaissance de l’homme, notre civilisation occidentale qui a réduit le composé humain au bout d’un stylographe !

Mais, sous ces dissertations brillantes, exquises ou émouvantes – où se mêlaient parfois, comme il le reconnaissait volontiers lui-même, quelques scories – on pouvait suivre l’observateur rigoureusement objectif, démontant les mécanismes si complexes et si variés de l’expression humaine ethnisée, pour y découvrir le jeu des lois anthropologiques vivantes. Décidément, nous ne sommes pas seulement en face d’un érudit, ni d’un poète, ni d’un ethnologue ou d’un philosophe, mais avant tout, devant un savant expérimental.

Pourtant, j’étais parfois saisi d’un vertige et d’un doute. Car ne prétend-il pas, ni plus ni moins, le Révérend Père, avoir trouvé les lois fondamentales et spécifiques du comportement humain, lois infiniment souples comme tout ce qui est vivant, mais qui jouent implacablement sous les ethnies particulières. Comportement humain d’une infinie richesse et complexité ( mais les molécules des organismes vivants ne le sont-elles pas pour le chimiste ?) fondée sur les lois de l’Anthropologie du geste, science neuve avec sa méthodologie particulière, son vocabulaire précis et adapté, ses laboratoires – le laboratoire maternel où peut s’observer les montage des gestes humains, l’immense laboratoire ethnique, et même celui de l’asile où sont étudiés les pauvres démontages des gestes – en un mot, une science digne de ce nom. Combien de fois me suis-je interrogé : Est-ce un imposteur, un illuminé ou un grand génie ? « Il y a Copernic, Newton et Jousse… » « Aujourd’hui, c’est joussien, demain ce sera mondial », nous disait-il avec une tranquille assurance, sans une once de vanité (et sur ce point, je m’y connaissais). Une science nouvelle, aux irradiations indéfinies, était-elle en train de naître sous nos yeux ? Une science que personne n’aurait songé possible, si tant est que quelqu’un y eut songé !

Le miracle s’est accompli

Vingt ans ont passé et je sais maintenant que le mot d’Henri Brémond n’est pas une boutade. Jousse est bien le Copernic de la mécanique humaine. Comment, dans l’homme, s’enregistrent, se montent et s’imbriquent les gestes de l’Univers par le jeu de ses mécanismes oculaires, auditifs, olfactifs, tactiles, comment l’homme en prend conscience et comment il les exprime, corporellement, manuellement, graphiquement, buccalement, voilà l’objet immense de l’Anthropologie du geste, science de l’homme, de tout l’homme. Le miracle pour moi s’est accompli. L’art, l’artiste authentique seront demain, au cœur de la cité, au service de l’homme. Qu’est-ce qu’un grand classique, sinon celui qui sait faire jouer en l’homme les grands gestes humains et lui en faire prendre conscience pour mieux les diriger ? L’homme, aujourd’hui morcelé, sera demain unifié par l’Anthropologie du geste. L’artiste se fera savant authentique et la science anthropologique aidera les arts à s’accomplir sans rien perdre de leur force particulière.

Demain ? Non ! Pas demain. Car depuis Copernic et Newton les astronomes ont travaillé. « Je n’ai fait que donner le B.A. BA, nous disait Jousse. Je n’ai fait qu’ouvrir la voie et montrer la méthode. Un jour viendra où tout ce que j’ai découvert sera d’une simplicité enfantine pour le premier étudiant venu. » Et il appelait des milliers et des milliers de chercheurs, de toutes les disciplines pour poursuivre ses travaux, chacun dans leur voie.

« Peut-être un dieu ! »

Parmi les grands classiques qu’évoquait Jousse, comment ne pas parler de celui vers lequel se tendaient toutes ses recherches : le Rabbi paysan de Galilée qui fut, avec la science, la grande passion de sa vie ? Il nous le montrait, Rabbi parmi les Rabbis, maîtrisant la pédagogie orale de son milieu ethnique palestinien – lui-même informé, dès l’enfance, par cette riche pédagogie, formant à son tour méthodiquement ses Appreneurs à qui il enseignait rythmomélodiquement, en d’immortelles paraboles, toute cette régulation des gestes humains qui est la base de notre civilisation, et les envoyant ensuite porter au monde entier ces paroles et ces gestes nouveaux. « Un grand génie classique, nous disait Jousse, le plus prestigieux, et peut-être un Dieu ! » Mais pour lui, le Dieu s’imposait et il l’a suivi dans toute la simplicité de son cœur jusqu’à son dernier souffle.

Voilà Jousse, tel que je l’ai reçu, dans toute sa rigueur, sa puissance, sa simplicité et tel que je l’ai retrouvé, avec joie, dans la très belle étude que Gabrielle Baron lui a consacrée. Mais à mesure que je poursuivais le lecture si attachante de son Introduction à la vie et à l’oeuvre de Marcel Jousse, je comprenais mieux encore l’appel du maître – car il ne nous invitait pas à nous arrêter à lui pour l’admirer, mais plutôt à progresser chacun dans sa voie propre en prenant conscience du monde qu’il porte en lui. Jousse n’a fait que cela. Jousse, c’est un appel au travail, au martyre et à la joie du travail.

Albert Petit

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      Colloque : « Jeux en jeu dans l’enseignement – apprentissage des langues en Lansad »

      Lansad = enseignement des “langues à des spécialistes d’autres disciplines”

      à l’IUT de Lyon les 2, 3, 4 juin 2016

      Dans son ouvrage intitulé L’anthropologie du geste, Marcel Jousse décrit l’homme comme “un animal interactionnellement mimeur” ([1974] 2008) ne pouvant s’empêcher de rejouer les actions qu’il voit autour de lui, actions qui s’im-priment en lui et qu’il ex-prime ensuite au travers de rejeux. L’homme construit donc son identité, son « je » en rejouant les actions du monde. Jouer lui permet de « faire corps avec » et, par là, de mieux comprendre et mémoriser (Lecoq 1997). Par conséquent, l’acte de jouer (et de rejouer) permet d’acquérir des connaissances et compétences tout en se reliant à autrui puisque tout jeu implique une reconnaissance et une adaptation à l’autre. Enfin, pour Jousse, jouer est un acte de création puisque le rejeu n’est jamais une réverbération, une simple imitation fidèle de ce qui a été perçu mais une réponse personnelle et dynamique. Il ne s’agit pas de représenter de manière figurée l’objet observé mais « d’agir » sa dynamique intérieure.

      Ainsi, le jeu peut être un amusement, une activité divertissante que l’on pourrait proposer aux étudiants dans une perspective (re)motivationnelle ; toutefois, il reste fondamentalement un comportement qui nous est propre, « quelque chose de profondément anthropologique » (ibid). Dans cet esprit, Berthoz considère qu’il ne peut y avoir d’apprentissage sans action puisque « l’origine de la pensée réside dans la nécessité de bouger » (2009). D’autres chercheurs en neurosciences mettent en évidence l’importance du corps dans l’apprentissage, comme Rizzolatti, qui  suggère l’existence des neurones miroirs qui nous permettent inconsciemment de simuler les actions d’autrui.

      Les liens entre jeu et apprentissage sont nombreux et tous deux sont des phénomènes éminemment sociaux qui relient l’individu à son environnement. Ils favorisent « la mise en je » de son identité et rappellent le rôle du corps dans la compréhension d’autrui. Le jeu reste néanmoins marginalisé en cours de langue (Lapaire & Masse, 2008 ; Aden 2008). Comment, dans ces conditions, penser l’enseignement/apprentissage dans le secteur LANSAD afin de redonner toute leur place aux jeux quels qu’ils soient ? Telle sera la question à laquelle nous tenterons de répondre lors du prochain congrès de l’APLIUT à Lyon. La notion de jeu pourra être envisagée dans ses nombreuses acceptions (théâtraux, stratégiques, vidéo, tangibles, pour n’en citer que quelques-uns) et ses enjeux en termes d’enseignement/apprentissage (motivation, plaisir, autonomie, mémorisation).

      Références

      Aden J. 2008. « Compétences interculturelles en didactique des langues : développer l’empathie par la théâtralisation », Apprentissages des langues et pratiques artistiques, Paris, Édition le Manuscrit, p. 67-102.

      Berthoz A. 2009. La simplexité, Paris : Odile Jacob.

      Jousse M. 2008. L’Anthropologie du Geste, Paris : Gallimard (1978)

      Lecoq J. 1997. Le corps poétique : un enseignement de la création théâtrale, Arles : Actes Sud.

      Lapaire, J.-R. & Masse J. (2008). « Danser la grammaire de l’anglais », dans Aden J., Apprentissages des langues et pratiques artistiques, p. 149-176.

      Rizzolati G., Sinigaglia C. 2007. Mirrors in the Brain. How our minds share actions and emotions, Oxford : Oxford University Press.

      Lien vers la source :
      http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article6033

      Appel à contribution : Geste’Stations – Les saisons du geste en scène

      première édition : Autour de Marcel Jousse en compagnie d’Edgard Sienaert

                  Co-organisé par la Cie théâtrale SourouS, le Théâtre Victor Hugo de Bagneux (Hauts-de-Seine),  l’Axe Esthétique EA-1573 Scènes du monde, création, Savoirs critiques de l’Université Paris 8 dirigé par le Pr.Katia Légeret et le CIRRAS (Centre international de réflexions et recherches en arts du spectacle) dirigé par Françoise Quillet.

                  En partenariat avec l’Association Marcel Jousse.

      Accompagnant l’orientation vers les arts du Geste du Théâtre Victor Hugo de Bagneux (Hauts-de-Seine), Geste’Stations- Les saisons du Geste en scène inventera, dans un esprit transdisciplinaire, et au fil de ses diverses manifestations, des espaces et des temps de rencontre entre des artistes de la scène, des chercheurs, et le public intéressé par l’art en train de se faire et de se penser, dans ses rapports à la société, aux autres arts, aux disciplines scientifiques. Chacune des manifestations s’articulera autour d’un thème ou d’une figure des arts du geste, prendra une forme propre particulière afin de privilégier des formats qui favorisent l’adéquation entre fond et forme et sera l’occasion de construire des rencontres décloisonnées, dans des formes métisses, afin que se mêlent des ateliers de pratiques et d’expérience, des conférences-démonstrations, des assemblages entre analyses classiques et création artistique, la présence conjointe de chercheurs, d’artistes et de spectateurs etc.

                              Geste’Stations, Les saisons du geste en scène a pour ambition de se dérouler sans périodicité prédéfinie, mais sur plusieurs années, constituant au fil des ans une archive filmée d’une recherche-création en train de s’inventer.

      Geste’Stations – Les saisons du geste en scène première édition

      Journée d’études

      28 Mai 2016

      Autour de Marcel Jousse en compagnie d’Edgard Sienaert :

      Rejouer les gestes de l’Univers

      ‘Le Mimisme, c’est-à-dire la tendance instinctive, que l’homme seul possède, de rejouer tous les gestes de l’univers.’ (M. Jousse)

      Il nous a semblé tout naturel d’inaugurer ce cycle de Geste’Stations- Les saisons du geste autour de la figure de Marcel Jousse.  C’est pourquoi nous avons invité Edgard Sienaert, chercheur honoraire au Centre for Africa Studies à l’Université du Free State à Bloemfontein, en Afrique du Sud, traducteur de l’œuvre de Marcel Jousse en anglais, actuellement en voie de publier In search of coherence. Introducing Marcel Jousse’s anthropology of mimism.

      (suite dans la pièce jointe)

      2016.02.16 Appel contribution 28 Mai Geste’Stations, M.Jousse

      Sortie du livre “The Ethnography of Rhythm: Orality and Its Technologies” de Haun Saussy

      Haun Saussy est professeur de littérature comparée à l’Université de Chicago. Il s’intéresse à l’œuvre de Marcel Jousse de longue date.

      Sur son blog, il dit ne pas avoir pu s’empêcher de rédiger un résumé de son livre en français !

      L’ETHNOGRAPHIE DU RYTHME – Écriture, oralité, technologies

      Introduction : Le poids d’une parole ailée

      Le sujet de ce livre est la perturbation causée par la littérature orale. Ce qu’on entend par littérature orale ; comment on en rend compte (approche théorique, approche ostensive) — insuffisamment. La nécessité d’une histoire du concept, car ni l’oralité ni l’écriture n’existent en tant que telles : définitions en miroir et par défaut. Jules César et les druides, Flavius Josèphe et les aèdes. Les Anciens vs. les Modernes, et Homère, auteur de “chansons du Pont-Neuf”. Vico, Ossian, Wolf, les folkloristes du XIXe siècle. Quand a-t-on pensé pour la première fois que les textes oraux avaient une structure spécifique ?

      La suite :  http://printculture.com/version-francaise/

      Présentation  en anglais
      http://fordhampress.com/index.php/the-ethnography-of-rhythm-paperback.html

      Table des matières en français
      https://www.academia.edu/14492658/The_Ethnography_of_Rhythm_–_table_of_contents

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