Marcel Jousse

chercheur, anthropologue, pédagogue

Au programme des rencontres 2024

Nos rencontres annuelles sont ouvertes à toutes et tous avec une double modalité de participation, soit à Paris, soit via Zoom. Elles auront lieu samedi 23 et dimanche 24 novembre. En voici le programme prévisionnel !

Toutes les activités sont regroupées dans le même lieu, au 92 bis Boulevard du Montparnasse – 75014 Paris.

Pour nous rejoindre en visioconférence par Zoom (samedi et dimanche) : https://us06web.zoom.us/j/87664222042?pwd=dDZVKzNNSmZ3MUNIMks4UnVzMURCQT09
ID de réunion: 876 6422 2042 – Code secret: 464769

Séminaire La transsubstantiation dans l’anthropologie de Marcel Jousse

La transsubstantiation est un concept important de la théologie catholique, qui a été de ce fait l’objet de nombreuses querelles religieuses. A contre-pied, Jousse propose de reprendre le terme
pour aller chercher le geste sous-jacent, et de lui donner une portée anthropologique, en amont de toute philosophie spéculative ou doctrine confessionnelle.
Ce thème constitue le fil rouge de la 3ème partie du livre “Au commencement était le mimisme“, la synthèse des cours de Jousse proposée par Edgard Sienaert.

Afin de disposer d’un point de départ clair et partagé pour une première exploration du thème, les intervenants sont invités à articuler leur propos au cours de Jousse à l’École d’Anthropologie le 30 janvier 1939 : ce cours développe la question de la conscience de présence de l’être mimé à l’intérieur :

  1. de la personne mimeuse,
  2. du mimogramme et du mimoplasme (dessin, modelage,
    statue…),
  3. de l’algébrogramme (les diverses formes d’écriture).

Accueil à 14h30

14h45 – Titus Jacquignon : La conscience de présence dans l’anthropologie de Jousse

Titus Jacquignon est docteur en sciences du langage. Sa thèse soutenue en 2022 à l’Université Bordeaux Montaigne portait sur l’œuvre de Marcel Jousse, étudiée à partir du corpus des transcriptions de ses cours.

Présentation puis échanges avec l’intervenant

15h30 – Florence Louvet : L’interprétation anthropologique de la transubstantiation dans l’approche de l’eucharistie chez Jousse

Florence Louvet est doctorante à l’Institut Catholique dans le cadre de la chaire Entreprises et bien commun. Elle travaille sur la vie et l’œuvre de Marcel Jousse.

Présentation puis échanges avec l’intervenante

16h15 – Pause

16h30 – Francisco García Baca : La transubstantiation : la main comme accomplissement du geste opératoire

Francisco García Baca est prêtre et doctorant à l’Université Pontificale de Comillas, en Espagne. Il travaille sur l’Anthropologie de Geste de Marcel Jousse et son application dans la Théologie Spirituelle.

Présentation puis échanges avec l’intervenant

17h15 – Clôture du séminaire

17h30 – Fin

Rencontre de l’Association Marcel Jousse

Dimanche 24 novembre de 10h à 14h

Accueil à partir de 10h

10h30-12h : Assemblée Générale

  1. Introduction par le président et hommage à Edgard Sienaert
  2. Présentation du rapport moral pour l’année écoulée, questions et vote
  3. Présentation du rapport financier pour l’exercice comptable du 1/10/2023 au 30/09/2024, questions et vote
  4. Présentation des personnes candidates pour un mandat de 3 ans au sein du Bureau, questions et vote
    • Sont candidats à un renouvellement de leur mandat de membre du Bureau : Thomas Marshall, Elisabeth d’Eudeville, Amaury d’Eudeville, Edith Pontfarcy, Titus Jacquignon, Gabriel Bourdin
    • Est candidate pour un premier mandat : Florence Louvet.
  5. Questions diverses

12h00 – Dépouillement des votes puis annonce des résultats.

12h15 : Déjeuner

Un déjeuner est prévu sur place (plateau-repas sur commande ou repas sorti du sac).

Le déjeuner consiste en un plateau-repas avec dessert et boisson. Café et thé compris. Participation aux frais : 12 euros.

Merci de commander votre plateau-repas :

  • en envoyant votre chèque de 12 €, à l’ordre de Association Marcel Jousse, posté au plus tard samedi 16 novembre à l’adresse suivante : Elisabeth d’Eudeville, 108 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.
  • en payant via le formulaire en ligne sur le site Hello Asso, au plus tard lundi 18 novembre.

HelloAsso est un service de paiement mis à la disposition des associations, qui est financé par les contributions volontaires des utilisateurs. Vous pouvez modifier le montant qui vous sera proposé.

14h : Fin de la rencontre

A la suite du renouvellement du Bureau, les membres élus se réuniront afin de procéder à leur première réunion, et notamment de se répartir les différentes fonctions utiles au fonctionnement de l’association.

Colloque en hommage à l’un des maîtres de Jousse

Marcel Jousse dédicaçait ainsi son ouvrage publié en 1925, Le Style oral rythmique et mnémotechnique chez les Verbo-moteurs :

À LA MÉMOIRE DE MON MAÎTRE DE PHONÉTIQUE EXPÉRIMENTALE AU COLLÈGE DE FRANCE M. L’ABBÉ JEAN-PIERRE ROUSSELOT CETTE ESQUISSE D’UN TRAVAIL QU’IL ENCOURAGEA EST PIEUSEMENT DÉDIÉE

Nous avons le plaisir de vous annoncer le Colloque anniversaire en hommage à l’abbé Rousselot : de la création au rayonnement de la phonétique expérimentale.

Informations pratiques

Il aura lieu les lundi 28 et mardi 29 octobre 2024 à la salle des Actes de l’Institut Catholique de Paris (74 rue de Vaugirard, 75006 Paris), lieu où la phonétique expérimentale a été enseignée pour la première fois.

Le colloque est gratuit mais l’inscription est obligatoire à partir de ce lien, ou en écrivant à Rémy Guérinel.

L’inscription par le lien nécessite la création d’un compte sur sciencesconf si vous n’en avez pas déjà un.

Il est demandé aux personnes inscrites de s’engager à venir afin de permettre de gérer l’événement dans les meilleures conditions possibles.

La date limite d’inscription est fixée au 20 octobre 2024.

Vous trouverez le programme ci-dessous et en ligne via ce lien. Les interventions seront filmées.

Une semaine avant paraîtra un dossier consacré à l’abbé Rousselot, inventeur de la phonétique expérimentale, dans la revue de l’Institut catholique Transversalités.

Le programme

28 octobre 2024

Matin

9h : Ouverture puis lecture partielle de la leçon inaugurale de l’abbé Rousselot au Collège de France en 1923 par Gérard Rouzier

10h : Remy Guérinel (ICP) – L’abbé Rousselot vu de l’Institut Catholique de Paris

10h45-11h15 : pause

11h15 : Didier Demolin (LPP, Sorbonne Nouvelle) – Rousselot et l’étude des langues du monde

12h-12h45 : Jean-Léo Léonard (Dipralang, Montpellier 3) – L’enquête sociophonétique de l’abbé Rousselot à Cellefrouin : un terrain pionnier en dialectologie sociale

Après-midi

14h15 : Enrica Galazzi (Università Cattolica Milano) – P.J. Rousselot, un bâtisseur : les appareils, les laboratoires, les revues

15h :  Giusy Pisano (ENS Louis Lumière) – Autour de l’abbé Rousselot et la rééducation de la parole chez les sourds et malentendants

15h45-16h15 : pause 

16h15 : Valérie Spaeth (Sorbonne Nouvelle) – La phonétique pour l’enseignement du français aux étrangers avec l’abbé Rousselot : que faire des différences ?

17h : Pavel Stürm (Charles Université, Prague) – From Paris to Prague: Joseph Chlumský’s enduring commitment to Rousselot’s experimental phonetics

17h45 : Pierre-Yves Testenoire (Sorbonne Nouvelle) – Par les portes entr’ouvertes du laboratoire poétique : les recherches d’André Spire (fin 18h30)

18h30 : Cocktail et exposition “Les instruments de la parole” (Université Montpellier 3, Paul Valéry)

29 octobre 2024

Matin

9h30 : Jacques Baudet (historien, ancien président de la Société Archéologique et Historique de la Charente) – Du cartulaire de l’abbaye de Cellefrouin en Charente aux études linguistiques de l’abbé Rousselot.

10h15 : Florence Louvet (ICP) – Marcel Jousse, élève de l’abbé Rousselot

11h-11h30 : pause 

11h30-11h50  : Chris Mustazza (Université de Pennsylvanie, USA) – Abbé Rousselot and the Birth of the Poetry Sound Archive

11h50-12h10 : Nicolas Quint (LLACAN, Villejuif) et Maximilien Guérin (STL Lille) – Dans le Croissant charentais, sur les traces de l’abbé Rousselot

12h10-12h30 : Didier Demolin et Angélique Amelot (LPP, Sorbonne Nouvelle) – Les modifications du langage dans le parler de Cellefrouin du 19è au 21è siècle

12h30-12h50 : Angélique Amelot, Stéphane Hans, Lise Crevier Buchman et Didier Demolin (LPP, Sorbonne Nouvelle & Service ORL de l’Hôpital Foch) – Rousselot et la phonétique clinique

Après-midi : Les laboratoires de phonétique en France

14h30-15h : Coriandre Villain et Nathalie Vallée (GIPSA Lab, Grenoble Alpes) – L’héritage de Rousselot à Grenoble : création et développement d’un des tout premiers instituts de phonétique

15h-15h30 : Fabrice Hirsch (PRAXILING UMR 5267, Montpellier 3) et Christelle Dodane  (CLESTHIA, Sorbonne Nouvelle) – Le laboratoire de phonétique de Montpellier comme héritage de l’abbé Rousselot

15h30-16h : Yohann Meynadier, Alain Ghio (Laboratoire de Phonétique Parole et Langage, Aix-en-Provence) & Didier Demolin – Dans les pas de l’abbé : la saga instrumentale d’Aix

16h-16h30 : pause

16h30-17h : Rudolph Sock (LiLPA, Strasbourg) – Les débuts de la phonétique expérimentale à l’Institut de Phonétique de Strasbourg : de l’Abbé Rousselot à Georges Straka

17h-17h30 : Cécile Fougeron, Angelique Amelot et Annie Rialland (LPP UMR 7018 – Université Sorbonne Nouvelle) – Sur l’histoire de l’institut de phonétique de Paris de 1911 à 1950

17h30 : Clôture

Le geste à l’ère numérique

Que de changements dans notre univers technique et médiatique depuis les derniers cours de Jousse dans les années 1950 ! Chaque génération d’enfants a grandi dans un monde différent de celui de ses parents, et ce n’est pas terminé ! L’anthropologie du geste et du rythme de Jousse – aussi appelée anthropologie du mimisme – est donc appelée à se renouveler dans l’observation et la prise de conscience des transformations induites par notre entrée dans l’ère numérique.

L’Association Marcel Jousse a souhaité mettre en avant ce thème lors d’un séminaire public qui a eu lieu samedi 18 novembre 2023 à Paris et en visioconférence.

Nous partageons ici les vidéos des présentations réalisées à cette occasion. Nous pourrons aussi compléter cette page au fil du temps avec d’autres contributions et ressources.

Voici quelques questions en toile de fond de notre réflexion.

  • Comment la méthode et la terminologie joussiennes peuvent-elle nous être utiles pour mieux comprendre nos usages des médias, des techniques et des technologies, ainsi que les effets qu’ils ont sur nous, tant qu’individuellement que culturellement ?
  • En quoi ces évolutions sociales, mais aussi scientifiques et techniques, nécessitent-elles de reprendre la pensée de Jousse en la complétant ou la rectifiant – comme il y invitait lui-même ses auditeurs ? « Retournez au réel, mes paroles ne sont que des panneaux indicateurs… »
  • Le modèle de l’anthropologie joussienne – le mimisme – replace au centre de la science, de la société et de la culture, l’Homme vivant et mouvant en son expression multimodale. Cette pensée actualisée peut-elle servir de base à une critique de certaines de ces évolutions technologiques et des idéologies qui les accompagnent ? Peut-elle proposer une alternative pratique ?

Titus Jacquignon : une introduction

Thomas Marshall

“Sentir et voir le numérique en dessous des mots”

Thème annoncé dans le programme du séminaire

Cette présentation propose un essai d’utilisation de la méthode de l’anthropologie du geste pour décrire ce que sont les technologies numériques, en dessous des mots conventionnels utilisés pour les nommer : quels sont leurs gestes caractéristiques et leurs gestes transitoires ? De quoi sont-elles des gestes analogiques ? Quelles histoires nous racontent le vocabulaire du numérique ? L’industrie numérique met-elle en place une stratégie de colonisation culturelle ? Je partirai de mon expérience pour prendre conscience de ce que le mimisme humain fait du numérique, et ce que le numérique fait du mimisme humain. Il sera question de simulation, de simulateurs et de simulacres.

Le texte de la présentation avec des compléments

Rémy Guérinel

“Une prise en main artisanale des outils numériques – de la machine à écrire augmentée à la bureautique digitale”

Thème annoncé dans le programme du séminaire

Mon expérience professionnelle a constitué principalement à accompagner des collaborateurs en entreprise face au changement technologique. Le déploiement des nouvelles applications, qualifiées successivement de micro-informatiques, de bureautiques, de numériques et de digitales, a été progressif, ininterrompu et constamment accéléré. Ma recherche sur l’approche anthropologique singulière de Marcel Jousse s’est faite en parallèle.
Mon milieu professionnel a été pour moi un “laboratoire de prise de conscience”. Mon approche singulière actuelle sur ces sujets se résume en un fait simple : ces éléments “virtuels” nouveaux peuvent être considérés comme des outils à prendre en main comme un artisan traditionnel prend en main un outil face à un matériau brut. Cette analogie se révèle être le fil conducteur de ma pratique.
En cela, rien de neuf, “l’homme est un complexus de gestes”. Face à la nouveauté, il s’agit plus ou moins de monter des gestes nouveaux, dans le changement, de les démonter et de les remonter. Par contre, ces nouveaux outils et matériaux, moins visibles, sont plus complexes à saisir et à empoigner.

Muriel Roland

“De l’homme sans geste au monde sans homme ? Technique versus technologie”

Thème annoncé dans le programme du séminaire

L’inachèvement natif de l’Anthropos, en le privant de comportement d’espèce (instinct naturel), l’oblige à apprendre par le geste mimique, un comportement culturel constitué de « techniques du corps » (Marcel Mauss), les unes universellement humaines (verticalisation, bipédie, langage), les autres propres à sa communauté (langue, savoir-faire quotidien et artisanal, tradition).
Si c’est bien « la Technicité qui fait l’homme » (André Leroi-Gourhan), que nous nous auto-produisons nous-mêmes par le geste interactionnel, quelles sont les conséquences du surdéveloppement des technologies exosomatiques, rendu possible par le numérique, qui font de nous les exécutants d’un monde préfabriqué dans lequel nous nous trouvons sommés de vivre dans une réalité que nous ne pouvons plus co-œuvrer, ni somatiser par le geste ? N’est-ce pas là la promesse d’une réduction drastique des savoir-faire, savoir-être, savoir-sentir et savoir-penser humains que cette même technologie se propose alors « d’augmenter » par ses propres avatars (algorithmes, IA, smart cities, QR codes, nano-puces sous-cutanées, implants cérébraux, robotisation, etc.) ? Si, comme le dit Marcel Jousse, « le geste, c’est l’homme », que peut-il advenir de lui s’il est privé du geste ?

Gabriel Bourdin

“Pensée gestuelle et algèbre numérique”

Thème annoncé dans le programme du séminaire

Jousse a conçu le déroulement de la pensée humaine comme une séquence de styles expressifs. Cette séquence n’est pas linéaire. Les styles expressifs concourent, se chevauchent et fusionnent en unités mimodramatiques multimodales. L’anthropologie du geste reconnaît l’interaction de ces styles dans l’humanité d’aujourd’hui, même si les ressources gestuelles de l’expression et de la pensée sont souvent atrophiées par la pédagogie moderne de tradition livresque. En effet, et malgré l’algébrose de la pensée moderne et écrite qui prévaut dans la société occidentale ou occidentalisée, l’individu moyen reste une manifestation plus ou moins congruente de tous ces modes d’expression combinés. Sauf handicap éventuel ou carence psychosociale et éducative, nous pouvons encore tous chanter, danser et inventer de petites histoires comiques lors d’une fête. Cependant, le spectre de la déshumanisation par ce que l’on peut appeler une civilisation technologique basée sur des circuits logiques-numériques nous guette. L’anthropologie du geste peut-elle nous apporter de la lucidité face aux promesses de l’idéologie transhumaniste et de ses applications technologiques ?

Résumé de la présentation en français, espagnol et anglais

Le texte préparé pour cette communication (Ajout le 18/09/2024)

En mémoire d’Edgard Sienaert

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de notre ami et président Edgard Sienaert, d’un cancer du pancréas, le 2 janvier 2024. Il avait 83 ans.

Nous sommes de tout cœur avec sa famille et ses amis durant cette épreuve. Ses obsèques ont lieu vendredi 5 janvier à Bloemfontein en Afrique du Sud.

Nous serons toujours reconnaissants à Edgard pour son amitié, sa gentillesse et sa contribution à la connaissance de l’anthropologie de Marcel Jousse, en tant que chercheur et en tant que président de notre association.

A la mi-décembre, Edgard nous avait annoncé la nature de sa maladie récemment détectée, et s’était aussitôt démis de ses fonctions.

Le Bureau a alors choisi Thomas Marshall pour assurer les fonctions de président de l’Association Marcel Jousse, jusqu’au renouvellement du Bureau prévu en novembre 2024. Un hommage lui sera rendu lors de notre Assemblée Générale.

Nous proposons que cet article soit un espace dédié à la mémoire d’Edgard. Toute personne qui le désire peut y poster un témoignage, un message, dans les commentaires en bas de page. Vous pouvez aussi nous écrire si vous souhaitez que nous ajoutions du contenu à cet article (un texte, une photo, un document…)

Nous imaginons que vous pouvez être aussi touchés que nous en découvrant cette nouvelle inattendue. Elle ouvre pour l’année 2024 un mouvement de deuil, de passage, mais aussi de gratitude et d’engagement à poursuivre notre mission.

Nous vous souhaitons pour cette nouvelle année de traverser les épreuves et d’accomplir vos projets les plus chers avec patience et persévérance, comme Edgard nous en a donné l’exemple, dans les pas de Marcel Jousse.

Les membres du Bureau de l’Association Marcel Jousse

Thomas Marshall
Elizabeth d’Eudeville
Gabriel Bourdin
Amaury d’Eudeville
Edith de Pontfarcy
Titus Jacquignon
Et
Muriel Roland

 

Les obsèques d’Edgard

Une lettre de l’Association Marcel Jousse a été lue lors de la cérémonie. En voici une traduction française et le texte anglais.

Messages personnels

Texte de Frédéric Herrera

Message de Soeur RegineMarie :

C’est durant la période de confinement, de ces années si singulières marquées par “le covid”, que j’ai entretenu une correspondance régulière avec Edgard, alors que je le connaissais à peine, pour l’avoir rencontré à une Assemblée Générale de l’Association Marcel Jousse. Il m’avait demandé, à ma grande surprise, de l’aider pour les corrections des épreuves de son prochain livre. Cela m’a fait beaucoup de bien, ce contact épistolaire autour d’un projet sérieux, en ces moments là si irréels et si peu humains. Par la suite, j’ai continué, de temps à autre, à lui envoyer et à recevoir des messages amicaux.
Je me suis fait ainsi l’idée d’une personnalité assez déconcertante, à la fois très abrupte et très “fluide”, délicate et intransigeante. Il m’a semblé qu’il y avait quelque chose de très rêveur dans sa pensée, dans sa conception de la vie. Puisse-t-il reposer en paix, dans la paix de Dieu.

Présentation sur Jousse au Comité International de la Danse – 2/12/2023

Le Conseil International de la Danse est une ONG internationale sans but lucratif, qui est partenaire de l’UNESCO depuis sa fondation en 1973. Elle fédère plusieurs milliers de membres (personnes et organisations) dans 170 pays. Ils ont lancé le programme « Danse et Spiritualité » qui traite du rapport de la danse et des artistes avec le spirituel.

Suite à la suggestion de France Schott Billmann, l’Association Marcel Jousse a été contactée par le responsable de ce programme, Constantin Kontogiannis. Les premiers échanges ont abouti à la programmation d’une conférence de Titus Jacquignon. Une belle occasion de faire découvrir les recherches anthropologiques de Jousse dans ce milieu qui se préoccupe des danses en tant que patrimoine culturel vivant à reconnaître et à préserver.

Marcel Jousse : Anthropologie de l’Expression

Présentation par Titus Jacquignon, Docteur en sciences du langage

Samedi 2 décembre à 16h00 (heure de Paris)

Programme prévisionnel

Langage : en français, avec traduction en anglais

Lien zoom : https://us02web.zoom.us/j/9414526266

Pour vous inscrire, écrire à DanceAndSpirituality@gmail.com

Pour en savoir plus :

  • Le document de présentation du programme Danse et Spiritualité

Présentations des recherches de Muriel Roland (2023)

Nous avons le plaisir d’annoncer la prochaine soutenance de la thèse de Muriel Roland, membre active de l’Association Marcel Jousse, ainsi que deux occasions de l’entendre présenter les fruits de son travail, en novembre et décembre.

Qui est Muriel Roland ?

Muriel Roland, artiste de théâtre, formée à l’École Internationale de Mimodrame Marcel Marceau de Paris (1983-86), co-fondatrice de la Cie SourouS, du Festival Auteurs en Acte, de l’Escuela nacional de teatro – Santa Cruz-Bolivie, vient d’achever une thèse de doctorat sur le geste de l’acteur, sous la direction du Pr. Katia Légeret, (Université Paris 8). Depuis 30 ans, l’œuvre de Marcel Jousse est pour elle une source vive et intarissable d’inspiration.

Lors des années passées, elle a proposé plusieurs interventions dans le cadre de l’Association Marcel Jousse, notamment lors des séminaires dont les vidéos sont publiées sur notre chaîne You Tube. Elle s’intéresse aussi beaucoup à la pensée de René Girard, qu’elle met en lien avec celle de Jousse, notamment pour mieux comprendre la violence.

Sa thèse de doctorat

Faisant retour sur une riche carrière artistique et pédagogique, Muriel Roland a réussi à aboutir son projet de recherche et d’écriture, dans le cadre exigeant d’une thèse de doctorat – tout en continuant en parallèle ses activité théâtrales ! Nous lui adressons toutes nos félicitations pour cet aboutissement et sommes impatients de pouvoir lire son travail. Le résumé ci-dessous, qu’elle a rédigé, montre bien l’ambition et la richesse intellectuelle d’un travail, qui est à la fois profondément incarné dans ses expériences.

Le rituel universitaire de la soutenance de sa thèse sera l’occasion de la réception de ce travail dans le cadre de la communauté scientifique interdisciplinaire des études théâtrales. Cet événement aura lieu lundi 20 novembre à l’Université Paris 8 à Saint Denis. Il n’est malheureusement pas ouvert au public du fait de la petite taille de la salle disponible.

Poïétique du geste de l’acteur au théâtre – Thèse sous la direction de Madame Katia Légeret. Laboratoire de rattachement : Scènes du monde, création, savoirs critiques – UFR : Arts, philosophie, esthétique

Membres du jury :

  • Nathalie Coutelet, professeure, Université Paris 8.
  • Katia Légeret, professeure, Université Paris 8.
  • Doina Petrescu, professeure, Université de Sheffield
  • Jean-Pierre Triffaux, professeur, Université Côte d’Azur

 

Résumé :

La présente thèse trouve son origine dans la pratique du théâtre et du métier d’actrice de son autrice ; elle vise à penser la nature du geste, et plus particulièrement celle du geste théâtral dans une perspective cosmologique, anthropologique et historique.

En prenant appui sur l’anthropologie du geste de Marcel Jousse, la philosophie taoïste, la logique antagoniste de Stéphane Lupasco et ses développements par Basarab Nicolescu, elle envisage le corps humain comme « le microcosme qui réverbère le macrocosme », c’est-à-dire comme étant régi par les lois même de l’univers et de la nature, ce qui fait l’objet de la première partie.

En s’arrêtant sur les conséquences de la verticalisation de l’humain et de son inachèvement à la naissance (néoténie), la seconde partie pointe les particularités d’un comportement d’espèce qui conduit l’humain à intégrer ses traits invariants (verticalisation, bipédie, langage) et particuliers (cultures) par le biais d’un processus d’apprentissage qui le singularise et le caractérise : le geste mimique.

La troisième partie examine – à partir du théâtre grec antique et à l’aune notamment de la pensée de René Girard – comment le théâtre, en représentant à la fois le peuple (à travers le chœur) et l’ancien sacrifié (à travers l’acteur) opère le prolongement de la scène rituelle ainsi que sa mise à distance pour le spectateur (ancien lyncheur). Cette évolution informe en profondeur les « techniques du corps » (Marcel Mauss) de l’acteur, qui retourne optiquement l’ancienne aire sacrée pour la transformer en scène d’incarnation agonistique (agôn, « lutte, combat »). Simultanément, en frère du poète-dramaturge et du didascalos-metteur en scène, l’acteur est aussi porteur du récit et compositeur méticuleux de la conduite de sa partition gestuelle dans l’espace et la durée. Il lui faut alors combiner transe et maîtrise. L’inscription corporelle de ce paradoxe est évoquée à travers les techniques de l’acteur marionnettique et des « trois corps en un » de la tradition chinoise (Shēn Tĭ- marionnette-corps physique ; Shēn Yì- marionnettiste- corps d’intention ; Shēn Qì- fil- corps énergétique) que l’on retrouve chez Marcel Marceau, Antonin Artaud, comme dans le Nāṭya-śāstra (traité antique de l’hindouisme donnant les bases et principes du théâtre indien).

L’ensemble de cette thèse vise à interroger les conditions par lesquelles le geste de l’acteur et l’art du théâtre tout entier pourraient contribuer à une ré-instauration de la poïèsis (art ou acte de fabriquer) dans nos vies marquées par la disparition accélérée – au profit des seules technologies exosomatiques – des techniques gestuelles, corporelles et relationnelles constitutives de notre humanité.

 

Présentations publiques

Vous aurez l’opportunité d’entendre et de voir Muriel Roland partager les fruits de son travail à deux occasions.

  • Samedi 18 novembre (16 h 15-17h) : “De l’homme sans geste au monde sans homme ? Technique versus technologie”

A Paris ou en visioconférence, Muriel Roland présentera cette facette de sa thèse qui questionne les impacts des nouvelles technologies, dans le cadre du séminaire organisé par l’Association Marcel Jousse : “Le geste à l’ère du numérique” (14h-18h).
Pour en savoir plus

  • Mardi 5 décembre (13 h 30-14h45) : “Les trois corps de l’acteur, enraciné-suspendu, entre transe et maîtrise”

Cette conférence gestuée aura lieu au Théâtre L’Echangeur à Bagnolet, dans le cadre des Rencontres publiques autour du Vaudou haïtien, des pratiques rituelles et des arts de la transformation. Elle abordera de nombreuses thématiques de ses recherches. Elle sera suivie d’une courte pratique (pour les volontaires) et d’une discussion.

Si le trac est le souvenir corporel d’une ancienne traque ; si tragédie, « chant du bouc » (émissaire) signifie d’abord le chant rituel accompagnant le sacrifice du bouc aux fêtes de Dionysos à l’époque archaïque ; « si le théâtre est fait pour permettre à nos refoulements de prendre vie » (Antonin Artaud), nous pouvons considérer l’acteur comme le fantôme de la victime sacrificielle, relevé de son cadavre, revenant jouer « comme un supplicié que l’on brûle et qui fait des signes sur son bûcher » (Antonin Artaud). Ceci éclaire la fabrique de nombreuses « techniques du corps » de l’acteur qui retourne optiquement l’ancienne aire rituelle pour la transformer en scène d’incarnation agonistique (agôn, « lutte, combat »). Simultanément, en frère du poète-dramaturge et du didascalos-metteur en scène, l’acteur est aussi porteur du récit et compositeur méticuleux de la conduite de sa partition gestuelle dans l’espace et la durée. Il lui faut alors combiner transe et maîtrise. C’est l’inscription corporelle de ce paradoxe qui sera ici explorée, à travers l’évocation gestuelle de l’anthropologie du geste de Marcel Jousse, de l’acteur marionnettique et des « trois corps en un » de la tradition chinoise (Shēn Tĭ- marionnette-corps physique ; Shēn Yì- marionnettiste- corps d’intention; Shēn Qì- fil- corps énergétique) que l’on retrouve chez Marcel Marceau, Antonin Artaud, dans le Nāṭya-śāstra (traité antique de l’hindouisme donnant les bases du théâtre indien) ainsi que dans le texte de Heinrich von Kleist Sur le théâtre de marionnettes.

Cette présentation s’inscrit dans le cadre des rencontres publiques autour du vodou haïtien, des pratiques rituelles et des arts de la transformation : Interventions scientifiques, artistiques et projections de films anthropologiques avec des enseignants chercheurs d’universités françaises et haïtiennes – LUNDI 4 & MARDI 5 DÉCEMBRE 2023 | 13h30 > 19h00

Réservation gratuite en ligne pour les rencontres

Autres activités autour des arts vivants du vodou haïtien

Muriel Roland collabore depuis quelques années avec des chercheurs explorant les arts de la transformation, sur et en dehors de la scène théâtrale. Nous relayons donc à sa demande l’annonce des autres activités prévues sur ce thème au théâtre de Bagnolet.

Programme général

Pour réserver gratuitement (et rapidement), cliquez sur les liens ci-dessous :

  • SAMEDI 2 & DIMANCHE 3 DÉCEMBRE 2023 | 10h00 > 13h00
    Ateliers pratiques de chants et danses vodou haïtien
    Dirigés par Mambo Ninie et 4 artistes haïtiens des communautés du vodou Madame Nerval et Legphibao

Réservation gratuite en ligne pour les ateliers

  • MARDI 5 DÉCEMBRE 2023 | 19h30
    Performance sur la piété et l’échange entre les hommes et les dieux
    De Stéphane Poliakov & Hugues Badet

Réservation gratuite en ligne pour cette performance

  • MERCREDI 6 DÉCEMBRE 2023 | 19h30
    Performance. Action rituelle
    Laboratoire international des arts de la transformation ; rituels du vodou haïtien et tragédies grecques et classiques françaises
    Avec Marie-Suze Jean-Baptiste, Dalia Jean, Mirlande Merville, Nadilie Charles, Saintelus Candy, Luis Strong Megie, Sarah Periquet. Direction Fabrice Nicot.

Réservation gratuite en ligne pour cette performance

  • JEUDI 7 DÉCEMBRE 2023 | 19h30
    Franchir la barrière
    Performance. Action rituelle
    Avec Marie-Suze Jean-Baptiste, Dalia Jean, Mirlande Merville, Nadilie Charles, Saintelus Candy, Luis Strong Megie. Direction Fabrice Nicot.

Réservation gratuite en ligne pour cette performance

  • 9-13 JANVIER 2024
    Les Bonnes – Matériau
    Performance. Spectacle
    Institut Grotowski de Wroclaw et Atelier Wachowicz/Fret
    Avec Marie Suze Jean Baptiste, Katya Egorova, Elisa Guarraggi, Aleksandra Kugacz-Semerci, Monika Wachowicz, Marie Walker, Gey Pin Ang.

Présentation et réservation

Au programme des rencontres 2023

Comme l’an dernier, nous proposons nos rencontres annuelles ouvertes à toutes et tous avec une double modalité de participation, soit à Paris, soit via Zoom. Elles auront lieu samedi 18 et dimanche 19 novembre. En voici le programme prévisionnel !

Toutes les activités sont regroupées cette année dans le même lieu, au 92 bis Bd du Montparnasse – 75014 Paris.

Pour adhérer ou renouveler votre adhésion à l’association

Séminaire Le geste à l’ère numérique

Retrouvez maintenant les présentations de ce séminaire en vidéo sur la page qui lui est dédiée.

Accueil à 14h – Introduction du thème : Titus Jacquignon

14h30 – Thomas Marshall : Percevoir les gestes du numérique, en dessous des mots

15h à 15h15 : Échanges avec l’intervenant

15h15 – Rémy Guérinel : Une prise en main artisanale des outils numériques – de la machine à écrire augmentée à la bureautique digitale

15h45 à 16h : Échanges avec l’intervenant

16h00 – Pause

16h15 – Muriel Roland : De l’homme sans geste au monde sans homme ? Technique versus technologie

16h45 à 17h : Échanges avec l’intervenante

17h – Gabriel Bourdin : Pensée gestuelle et algèbre numérique

17h45 – Clôture du séminaire

18h – Fin

Rencontre de l’Association Marcel Jousse

Dimanche 20 novembre de 10h à 17h

Accueil à partir de 10h

10h30-11h30 : Assemblée générale

  • Présentation du rapport moral et du rapport financier, suivis du vote des adhérents.
  • Échanges à propos des projets de l’association.
  • Retours sur la mise en place de l’Espace membres sur marceljousse.com

11h30 : Interventions

Voici le programme prévisionnel. La journée sera animée par Thomas Marshall. Son objectif est de mettre en valeur les travaux des membres qui contribuent à réaliser la mission de l’association, ainsi que de favoriser la réflexion, les échanges, les collaborations.

11h30 – Clara Vasseur : A propos de la publication récente de son livre « Marcel Jousse, lecteur de Bergson »

Cet ouvrage est dérivé de la thèse de doctorat en philosophie qu’elle a soutenu en décembre 2019 à l’Institut Catholique de Paris sous le titre “Marcel Jousse, philosophe, Dialogue avec Bergson.” Il a été publié chez Beauchesne, l’éditeur du Style oral de Jousse en 1925, désormais intégré dans le groupe Le Cerf.
Elle nous en parlera via Zoom depuis l’Allemagne, où elle vit.

12h15 : Déjeuner

Un déjeuner est prévu sur place (plateau-repas sur commande ou repas sorti du sac).

Le déjeuner consistera en : une grande salade mélangée, un dessert et une boisson. Café et thé compris. Participation : 12 euros.
Merci de vous inscrire pour le déjeuner avant le vendredi 10 Novembre : en envoyant votre chèque de 12 €, à l’ordre de Association Marcel Jousse, à Elisabeth d’Eudeville, 108 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.

14h – 17h : Suite des interventions et des échanges

avec :

14h – Pierre Perrier : « De Marcel Jousse à Michel Zink » – De la venue de la tradition orale de Simon Képha (Pierre) à Rome jusqu’en Gaule et jusqu’au Moyen-Âge.

15h – Florence Louvet, de retour d’un voyage de recherche sur les traces de Marcel Jousse aux USA.

15h30 – Ateliers de réflexion en petits groupes

16h45 – Clôture des rencontres 2023

“Marcel Jousse, lecteur de Bergson” est publié

Nous sommes heureux d’annoncer la publication aux éditions du Cerf de cet ouvrage d’Elisabeth (Clara) Vasseur. Il est dérivé de la thèse de doctorat en philosophie qu’elle a soutenu en décembre 2019 à l’Institut Catholique de Paris sous le titre “Marcel Jousse, philosophe, Dialogue avec Bergson.”

Voici la présentation donnée sur le site de l’éditeur :

« Jousse – il a trouvé un filon, comme on dit », confie Bergson dans un entretien avec Lydie Adolphe.
La relation que Marcel Jousse, chercheur, professeur, homme d’Église, entretient tout au long de ses quelque quarante ans d’enseignement avec le philosophe Henri Bergson est pour le moins paradoxale. Entre admiration et rejet, Jousse revendique « sa » lecture de Bergson. Libre et inspirante, souvent critique, voire frôlant la caricature, cette lecture tonique agit en retour sur le lecteur, qu’il soit connaisseur de l’œuvre de Bergson ou pas. Selon Jousse, le geste corporel-manuel, le geste global, est au cœur de la pensée du philosophe. Bergson joue sa pensée avec ses mains, avec tout son corps avant de la jeter dans ses livres. La connaissance des lois anthropologiques du Style oral formulées par Jousse permet de mieux saisir la particularité du style de Bergson, proche de celui de Péguy, et qui s’apparente au style oral des rythmo-mimeurs. Jousse, Bergson : deux noms qui ont marqué leur époque. Le lien fort qui unit les deux penseurs est au cœur de cette enquête – que l’on pourrait aussi écrire « en quête » – à la fois philosophique et historique. Ce livre s’inscrit dans la longue liste des « lecteurs de Bergson » qu’ils soient ou non bergsoniens.

Élisabeth Vasseur, docteur en philosophie, vit en Allemagne. Elle a contribué à faire connaître l’œuvre de Marcel Jousse par ses travaux, en particulier outre-Rhin.

Cette publication est l’aboutissement d’un long travail de l’autrice, qui a démarré en 2016 par la mise en place d’une co-tutelle pour sa thèse entre l’Institut Catholique de Paris et l’université catholique de Eichstätt-Ingolstadt en Allemagne. Son travail de recherche a été suivi par les professeurs Emmanuel Falque et Walter Schweidler. Il a permis également le développement d’un lien entre l’Association Marcel Jousse et l’Institut Catholique de Paris, aboutissant à la réception des archives Jousse par cette institution, et à la publication à cette occasion d’un volume de la revue Transversalités entièrement consacré à Marcel Jousse.

Son travail a bénéficié d’un soutien financier de l’Association Marcel Jousse. Il nous a semblé en effet important, par cette recherche, de continuer à retisser des liens entre Marcel Jousse, perçu comme un chercheur jésuite inclassable, et l’histoire intellectuelle du 20ème siècle. Si, un siècle plus tard, son œuvre semble plutôt être le fruit d’une trajectoire isolée, il est important de souligner que Jousse a entretenu de son vivant de nombreux dialogues, de façon directe ou indirecte, avec de grands penseurs et chercheurs français de son époque.

Rémy Guérinel par exemple avait montré l’importance de ses liens avec ses maîtres du Collège de France, le psychologue Pierre Janet et l’Abbé Rousselot, fondateur de la phonétique expérimentale, deux figures importantes mais néanmoins un peu oubliées.
Clara-Élisabeth Vasseur a eu le courage de s’attaquer au dossier philosophique et historique des liens entre Jousse et Bergson, le philosophe français le plus renommé lorsque Jousse commence à enseigner en 1931. Comme elle l’avait expliqué en 2020 lors d’une présentation (disponible en vidéo pour les membres de l’association), elle n’a pas fait “la thèse sur Jousse et Bergson” mais “une thèse” sur le sujet, en espérant susciter un intérêt et être suivie par d’autres. Ayant disposé de seulement 3 ans pour aboutir son projet, elle a donc dû choisir certaines pistes et en écarter d’autres.

Son travail ne manque pourtant pas d’ambition : l’autrice s’appuie sur une bonne connaissance à la fois de l’œuvre de Bergson et de celle de Jousse ; mais elle ne s’est pas arrêtée à une exégèse comparative des écrits de ces deux penseurs. Dans une démarche d’enquête, elle a aussi cherché à croiser et mettre en lien ce que dit Jousse au sujet de Bergson dans ses cours, ce que dit de Jousse la collaboratrice de Bergson, Lydie Adolphe, et des traces de cette relation intellectuelle conservées dans les archives de l’un et de l’autre, publiées avec d’autres inédits en annexe du livre. Le lecteur y trouvera de nombreux extraits de cours relatifs à Bergson, cours donnés en Sorbonne par Marcel Jousse. Un de ces cours est entièrement consacré à l’intuition bergsonienne.

Espérons qu’à travers ce livre, un dialogue puisse se poursuivre entre les personnes intéressées par l’œuvre de l’anthropologue du geste et celles intéressées par l’œuvre du philosophe !

Thomas Marshall

Membre du Bureau de l’Association Marcel Jousse

Formation à la pédagogie Jean Qui Rit pour la lecture et l’écriture

Apprendre à lire et à écrire par le geste, le rythme et le chant

“Les enfants de 5 ans sont pleins d’énergie et très demandeurs d’activité. Ils aiment jouer, se balancer d’une jambe sur l’autre… Ce mouvement étant naturel, nous allons le mettre au service de la lecture et de l’écriture.”

C’est ainsi que sont introduits les principes de la pédagogie Jean Qui Rit sur leur site internet. Elle a été développée en 1954 par Marie-Brigitte Lemaire (1931-2022), au début de sa carrière d’institutrice. Son efficacité a été reconnue, cette pédagogie a pu être diffusée dans de nombreux pays francophones et même au-delà.

Marie-Brigitte Lemaire s’est notamment inspirée des travaux anthropologiques de Marcel Jousse qui lui serviront “d’étincelle pour ses propres travaux”. Elle s’est également appuyée sur le Manuel de la phonomimie ou méthode d’enseignement par la voix et par le geste inventée par Augustin Grosselin. Mais le moteur de sa démarche a été sa propre expérience de jeune institutrice :

A la fin de l’année scolaire, j’étais catégorique : jamais je ne ferai une autre année comme celle-ci ! Pourquoi, alors que tous savaient lire et écrire ? Parce que ces enfants plein de vie ne devaient pas bouger, ils devaient seulement « regarder et écouter » et bien sûr « redire »

Aujourd’hui, l’association Pédagogie Jean Qui Rit continue à former les enseignants lors de stages de formations chaque été.

Voici les dates et conditions pour s’inscrire à une formation.

Lors de l’été 2023, des stages sont proposés à Asnières-sur-Seine (au nord de Paris) et à Bourrou (en Dordogne).

Merci à Joséphine Peschaud, Directrice de la Maison Jacques Sevin à Bourrou, de nous avoir fait connaître l’actualité de cette méthode !

(cliquez sur l’image pour voir et télécharger l’affiche)

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Titus Jacquignon au colloque SCÈNE(S) – 10 et 11 mai 2023

La Manufacture des Tabacs – Université Jean Moulin Lyon 3 a accueilli mercredi 10 et jeudi 11 mai un colloque interdisciplinaire, co-organisé par Claudine OLIVIER et Laurent FAURÉ. C’est là qu’avait eu lieu le colloque sur Marcel Jousse en 2011, A la recherche de l’Homme vivant.

Titus Jacquignon, docteur en sciences du langage et membre du bureau de l’Association Marcel Jousse, y est intervenu jeudi à 16h30 sur le thème :

La scène Marcel Jousse : le style professoral corporel-manuel-oral et sa réception

Sur la base de l’étude approfondie qu’il a faite pour sa thèse récemment soutenue à Bordeaux, Titus Jacquignon a mis en lumière le Style professoral corporel, manuel et oral de Marcel Jousse, professeur d’anthropologie du geste et du rythme, à Paris, entre 1931 et 1957. Il a expliqué la pertinence de ce style très personnel sur le plan pédagogique et par rapport au sujet même de son enseignement, mais aussi les problèmes de réception, ambiguïtés et confusion possible de la part des publics concernés.

En attendant la publication de cette communication dans les Actes du colloque, cet article très éclairant est partagé par Titus sur l’Espace réservé aux membres.

Pour découvrir le programme
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